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La France prête à interdire les sachets de nicotine

C’est désormais officiel : la France peut légalement interdire les sachets de nicotine. Cette décision fait suite à une procédure européenne complexe, marquée par des oppositions diplomatiques et un silence stratégique.

Une procédure européenne en plusieurs actes

En février 2025, la France a notifié à la Commission européenne son intention d’interdire les sachets de nicotine, invoquant des risques sanitaires et une volonté de protection des plus jeunes. Cette notification a déclenché une période de statu quo de trois mois, durant laquelle plusieurs États membres — dont la Roumanie, la Grèce, la Slovaquie, la Tchéquie, l’Italie et la Suède — ont exprimé leur désaccord. Ces pays estimaient que la France n’avait pas fourni suffisamment de preuves scientifiques sur la dangerosité de ces produits.

Face à ces contestations, la période de statu quo a été prolongée jusqu’au 26 août 2025. La France a répondu aux objections le 21 août, soit seulement cinq jours avant la date limite, en plein cœur de l’été. Ce timing a laissé peu de marge de manœuvre aux pays opposants pour réagir.

Un feu vert implicite

Le silence des États membres et de la Commission européenne à l’issue de cette période ne vaut pas approbation formelle, mais il autorise la France à appliquer son interdiction. Depuis le 27 août 2025, le gouvernement est donc libre d’inscrire cette mesure dans la loi.

Un succès international qui interroge

Alors que la France souhaite interdire les sachets de nicotine, plusieurs pays affichent au contraire un engouement croissant pour ces produits. Aux États-Unis, la FDA a donné son feu vert à la commercialisation d’une marque de sachet de nicotine, estimant que ces sachets présentent un risque plus faible de cancer et de maladies graves que les cigarettes traditionnelles.

En Suède, le modèle du snus — ancêtre des sachets de nicotine — est souvent cité comme un exemple de réussite en matière de réduction des risques. L’usage généralisé de produits sans combustion y est associé à une baisse significative des cancers liés au tabac.

Rappelons que la Suède est en passe de devenir le premier pays d’Europe à atteindre le statut de pays « non-fumeur », avec un taux de tabagisme quotidien de 5,4 %.  Et cela sans interdiction, mais avec un encadrement légal : depuis 2022, la loi sur les produits sans tabac à base de nicotine réglemente les produits tels que les sachets de nicotine. Cette loi introduit des limites d’âge et délègue leur surveillance à l’Agence suédoise de l’alimentation, tout en imposant des restrictions en matière de publicité et de vente.

Une politique à contre-courant ?

Alors que le tabac tue encore plus de 75 000 personnes par an en France, faut-il vraiment se priver d’outils alternatifs ? L’interdiction des sachets de nicotine pourrait bien être une victoire symbolique, mais elle risque de freiner les progrès en matière de sevrage tabagique. En diabolisant la nicotine plutôt que la combustion, en choisissant l’interdiction plutôt qu’un encadrement légal, la France adopte une posture morale au détriment d’une approche pragmatique et scientifique.

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