S’exposer à la fumée de cigarette n’est jamais sans danger : chaque année, en France, le tabagisme passif tue près de 5 000 personnes ; qu’en est-il alors de la cigarette électronique et du vapotage passif ? Que risque l’entourage d’un vapoteur ? Faut-il s’inquiéter ? On fait le point.
Qu’entend-on par vapotage passif ?
Le vapotage passif désigne l’exposition involontaire d’une personne à l’aérosol de la cigarette électronique, c’est-à-dire la vapeur.
Un terme qui renvoie directement au tabagisme passif et à ses dangers. À tort.
Quelles différences avec le tabagisme passif ?
Le tabagisme passif est l’une des trois formes de tabagisme existantes, avec le tabagisme actif et le tabagisme tertiaire.
Toutes ont un impact on ne peut plus réel et néfaste sur la santé :
- Le tabagisme actif expose la personne qui fume à des milliers de substances toxiques et cancérigènes.
- Le tabagisme passif expose l’entourage de la personne qui fume à ces mêmes substances nocives.
- Le tabagisme tertiaire fait référence aux résidus de tabac qui se déposent sur les vêtements, murs, meubles, tissus, cheveux etc. et qui contribuent également à polluer l’environnement de la personne fumeuse.
Or, ces dangers sont directement liés à la fumée de tabac, issue de la combustion, absente des dispositifs de vapotage.
Pas de combustion = pas de fumée
Une vapoteuse fonctionne par vaporisation, non par combustion : elle ne brûle rien. L’aérosol produit n’est pas de la fumée. Il ne contient pas les composants radioactifs, cancérigènes, goudrons, monoxyde de carbone et autres particules solides et fines de la cigarette de tabac classique.
On parle ici de vapeur, composée principalement de propylène glycol (PG), de glycérine végétale (VG), d’arômes et, parfois, de nicotine.
Résultat ? D’une fumée extrêmement nocive, qui reste et imprègne l’environnement du fumeur, on passe à une vapeur infiniment moins dangereuse, qui se dissipe également plus rapidement.
Une exposition infiniment moindre, en quantité comme en temps
Même dans des conditions extrêmes d’expérimentation (utilisation intensive sur plusieurs heures dans une minuscule pièce fermée), les chercheurs n’ont jamais réussi à atteindre les niveaux réputés toxiques de la cigarette avec la cigarette électronique [1].
Qui plus est, les expériences scientifiques ont montré une dissipation complète de la vapeur en quelques secondes, contre plus d’une demie heure pour la fumée de cigarette. Confirmant la moindre dangerosité de l’aérosol de vape en intérieur [2].
« La demi-vie des gouttelettes de la « vapeur » de l’e-cigarette est environ 100 fois inférieure à la demi-vie de la fumée de tabac » notent des experts de l’Office Français de Prévention du Tabagisme (OFT) dans un rapport officiel de mai 2013, soutenu par la Direction générale de la santé [3].
Il est établi que le vapotage est à minima 95 % moins nocif que le tabagisme. Il émet entre autres jusqu’à 450 fois moins de substances toxiques. Et se dissipe en quelques secondes seulement.
Peut-on vraiment parler de vapotage passif ?
En ce qui concerne le vapotage, difficile de parler de vapotage actif, passif ou même tertiaire comme on parle de tabagisme actif, passif et tertiaire. En 20 ans que la vape existe, aucun mort ou malade du vapotage n’a été recensé. Au contraire du tabac fumé, responsable de multiples maladies, affections et décès prématurés – 75 000 chaque année, rien qu’en France.
Cela étant dit, le vapotage n’est évidemment pas sans risque. C’est pourquoi son usage dans les lieux publics est réglementé. Et qu’il est recommandé de ne pas vapoter à proximité de non-fumeurs et non-vapoteurs.
Sources
[1] Vapotage passif, Luc Réfabert, nov. 2015 sur sante.gouv.fr
[2] Farsalinos KE, Gillman G, Poulas K, Voudris V. Tobacco-Specific Nitrosamines in Electronic Cigarettes: Comparison between Liquid and Aerosol Levels. Int J Environ Res Public Health. 2015 Jul 31;12(8):9046-53. DOI : 10.3390/ijerph120809046.
[3] rapport-et-avis-d-experts-sur-l-e-cigarette-oft-direction-generale-sante-mai-2013





