Le 5 septembre 2025, soit près d’une semaine après avoir reçu le feu vert implicite de l’Union européenne, la France a voté l’interdiction des produits alternatifs de la nicotine orale. Applicable dès mars 2026, le décret n°2025-898 interdit la fabrication, l’importation, la mise sur le marché et l’usage des sachets, gommes et billes de nicotine. Exception faite du tabac à chiquer et des produits nicotinés à usage oral relevant du champ pharmaceutique.
Une mesure qui, sous couvert de protection, constitue une terrible régression en matière de santé publique. JSV dénonce.
Interdire n’est pas protéger
Si la France semble croire qu’une interdiction des produits alternatifs de la nicotine orale constitue une avancée en matière de protection de la santé publique et de lutte contre le tabagisme, ni la Science ni les faits ne sauraient être de son côté.
« L’ennemi est bien la cigarette. Le tabac fumé, qui reste en vente libre et est responsable de 75 000 décès chaque année en France. Et on interdit la nicotine sous d’autres formes ! », s’est insurgé le docteur Philippe Arvers sur sa page Linkedin le 7 septembre 2025.
Encore une fois, la France prend le problème à l’envers. Pour elle, le danger ne semble pas tant provenir de la combustion que des méthodes permettant de l’empêcher. En niant les évidences scientifiques (elle qui entend pourtant lutter activement contre la désinformation en santé), la France prive ainsi les fumeurs d’outils efficaces pour sortir du tabagisme.
Des effets dramatiques pour la population fumeuse
L’interdiction des produits alternatifs de la nicotine orale en France aura très certainement pour effet de :
- Rehausser les ventes de cigarettes chez les anciens utilisateurs de tels produits, désormais privés d’une solution efficace pour arrêter de fumer ;
- Alimenter le marché noir (et les dangereux produits qui s’y trouvent) – comme l’a prouvée l’interdiction des cigarettes électroniques jetables “puffs” ;
- Brouiller encore plus les frontières sur la nocivité des produits avec et sans combustion ;
Et bien entendu, créer un dangereux précédent.
Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir sous les yeux un parfait exemple de ce que pourrait être une France de la réduction des risques.
Le succès probant du modèle suédois
Pendant que la France recule, la Suède maintient son avance. Avec un taux de fumeurs avoisinant les 5 %, ce pays scandinave est l’un des premiers (en Europe et dans le monde) à avoir quasiment éradiqué le tabagisme.
Et les liens de cause à effet ont déjà été démontrés : en s’appuyant sur le snus, les sachets de nicotine ou encore les produits du vapotage, la Suède a permis à sa population fumeuse de transitionner vers des produits bien moins risqués pour la santé.
Aussi, alors que la Suède comptabilise un nombre de consommateurs de nicotine similaire à tous les autres membres de l’Union européenne réunis, elle montre des taux de décès et de maladies nettement inférieurs à la moyenne de l’UE. Chaque année, le pays estime par milliers le nombre de vies sauvées grâce à ces produits alternatifs sans combustion.
Son secret ? La Suède n’a jamais interdit, elle a encadré. Avec des lois bien spécifiques, qui prennent en compte les risques relatifs propres à chaque produit.
Proposer un large panel d’outils encadrés : voilà la solution
Les plus éminents spécialistes le répètent déjà depuis longtemps. Pour contrer la cigarette et ses dangers, les fumeurs ont besoin d’avoir le plus de solutions possibles à leur disposition.
Au lieu d’interdire ces produits non combustibles, infiniment moins nocifs pour la santé que tout autre produit du tabac à fumer, #JESUISVAPOTEUR invite donc le gouvernement à :
- Définir un véritable cadre légal pour ces produits ;
- Encourager la recherche indépendante sur leur efficacité en cessation du tabac fumé ;
- Prendre exemple sur des méthodes éprouvées dans d’autres pays (comme la Suède, la Nouvelle-Zélande ou encore le Royaume-Uni).
Vouloir lutter contre le tabagisme en supprimant les outils d’aide à l’arrêt les uns après les autres relève du contre-sens absolu. Nous appelons donc à un réexamen urgent de cette mesure, pour éviter une dérive contre-productive qui pourrait entraver des progrès durables dans la lutte antitabagique.
Sources annexes
Décret n° 2025-898 du 5 septembre 2025 relatif à l’interdiction des produits à usage oral contenant de la nicotine, Légifrance.
Lettre ouverte de 83 scientifiques à la Commission européenne pour défendre la réduction des risques, JSV.
La parole aux experts mondiaux dans le documentaire Tais-toi et fume, YouTube.