Face aux dangers que représente la cigarette, la quantité importe peu : s’il est vrai que, plus on fume, plus on augmente drastiquement les risques de contracter une maladie ou une affection liée au tabagisme, fumer même une seule cigarette par jour revient tout de même à se tuer à petit feu. Cela vous parait contre-intuitif ? On vous explique.
Que risque-t-on à fumer, même peu ?
“Je ne suis pas vraiment fumeur, j’en fume une à deux par semaine”, “Je ne fume qu’en soirée”… Derrière ce type de phrases se cache le même sous-entendu : les risques sont proportionnels au nombre de cigarettes fumées. Fumer peu est un moindre mal. On n’est pas réellement fumeur.
C’est oublier un facteur essentiel : la récurrence du geste.
En 2005 déjà, une étude norvégienne de Bjartveit et Tverdal montrait que fumer moins de 5 cigarettes par jour était associé à un risque significativement plus élevé de décès par cardiopathie ischémique (insuffisance d’oxygénation du cœur), comme de cancers [1].
En 2018 également, une méta-analyse britannique confirmait les risques accrus de maladies coronariennes et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez les petits fumeurs [2].
Plus récemment encore, une vaste étude collaborative a rappelé les dangers cardiovasculaires importants inhérents au tabagisme, même à une consommation dite “modérée” de cigarettes [3].
Avec la cigarette, il n’existe pas de risque zéro, ou même de petits risques. À partir du moment où l’on fume, même peu, même occasionnellement, on s’expose à d’importants risques pour notre santé. Car la fumée de tabac (la combustion) ne fait aucun cadeau.
Et penser que c’est votre petit plaisir ou même votre liberté, c’est grandement sous-estimer les mécanismes de l’addiction qui sont à l’œuvre. Comme lorsque l’on vous dit qu’il suffit d’arrêter. Non, ce n’est pas aussi simple. Mais, non, si vous continuez à fumer, soyons clair, ce n’est pas par choix. C’est par dépendance.
C’est pourquoi des tabacologues à l’image de la Dre Marion Adler se battent ardemment auprès de certains professionnels de santé (des gynécologues notamment), pour qu’ils cessent de recommander de fumer moins plutôt que de vapoter. Le vapotage ne tue pas. La cigarette si, et même à petites doses.
Quid du vapofumage alors ?
Loin de nous l’idée de vous culpabiliser. Diminuer sa consommation de cigarettes, c’est déjà un grand pas. Surtout si vous êtes une personne fumeuse de longue date, gros consommateur qui plus est. Vous devez vous en féliciter.
Chaque cigarette en moins, c’est un pas de plus vers l’arrêt définitif du tabac. Mais, à l’inverse également, chaque cigarette qui perdure, c’est un risque en plus pour votre santé.
Et le fait de vapofumer, c’est-à-dire de vaper tout en continuant à fumer à côté, ne fait pas exception.
Si l’usage exclusif de la cigarette électronique n’est associé à aucune maladie, affection et à aucun décès, une double utilisation de la vape et du tabac fumé comporte bien des risques. Précisément parce qu’on n’arrête pas totalement de fumer.
Comme l’indiquent les experts de la Société Francophone de Tabacologie (SFT) dans leur rapport de 2025 :
« La cigarette électronique est très susceptible de réduire les risques (morbidité et mortalité) liés au tabagisme, à condition d’arrêter complètement de fumer.
L’usage simultané de cigarettes classiques et de cigarettes électroniques (double usage) ne devrait être qu’une phase transitoire, dans le but d’arrêter complètement de fumer »
Comment fait-on alors, pour supprimer les dernières cigarettes récalcitrantes ? On analyse et on adapte sa démarche en conséquence.





