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Élisabeth Borne annonce l’interdiction des puffs : l’avis de JSV

Élisabeth Borne annonce l’interdiction des puffs l’avis de JSV

La Première ministre française Élisabeth Borne l’a confirmé au micro de RTL ce dimanche 3 septembre 2023 : les cigarettes électroniques jetables, dites « puffs », sont en passe de devenir interdites sur le territoire français. Une mesure qui s’inscrit dans la continuité du nouveau plan antitabac pour protéger les jeunes générations du tabagisme. Les puffs sont-elles si dangereuses pour les jeunes ? Sont-elles responsables du tabagisme en France ? L’interdiction des puffs, est-ce la meilleure et la seule solution ? Ou avons-nous une nouvelle fois affaire à un écran de fumée destiné à nous éloigner du véritable combat ? JeSuisVapoteur répond !

Interdiction des puffs : ne nous trompons pas d’ennemi…

Chez JeSuisVapoteur, nous nous félicitons qu’Élisabeth Borne, Première ministre française, reconnaisse la vape comme meilleur moyen de sevrage tabagique. Elle qui l’emporte partout, même dans l’Hémicycle… Pourtant, au vu du discours tenu ce 3 septembre 2023 au micro de RTL, nous déplorons que son expérience ne l’ait pas aidé à transmettre la bonne information : vapoter n’est pas fumer.

Ainsi, lorsque la cheffe du gouvernement réaffirme l’engagement de l’État dans la lutte contre le tabagisme, puis présente quelques secondes plus tard l’interdiction des puffs comme une mesure phare du prochain plan de lutte antitabac, cela a de quoi interroger.

Gardons bien à l’esprit les méfaits du tabagisme : lors de sa combustion, une cigarette produit une fumée qui libère entre 4 000 et 7000 substances toxiques, dont au moins 60 sont reconnues comme cancérigènes. Le tabagisme est ainsi à l’origine de multiples maladies et responsable d’environ 75 000 décès par an, dont 45 000 morts par cancer selon le Centre de lutte contre le cancer Léon Berard. Sans oublier les victimes collatérales du tabagisme passif.

La cigarette électronique, quant à elle, évacue tout questionnement autour des dangers de la combustion, produisant de la vapeur et non de la fumée. Considérée à 95 % moins nocive que le tabac, la vape bénéficie désormais de plus de 15 ans de recul, sans qu’aucun problème sanitaire n’ait été détecté.

Bien que regrettablement jetable, une puff fabriquée en France n’est en rien différente d’une cigarette électronique « classique » : elle contient exactement les mêmes ingrédients qu’un e-liquide traditionnel, c’est-à-dire de la glycérine végétale, du propylène glycol, des arômes et de la nicotine. Et suit les mêmes règles en termes de législation. Demeurant ainsi bien loin des dangers du tabac et des dispositifs de tabac à chauffer (type IQOS)…

… ni de combat

Comment expliquer, alors, que le gouvernement français soit si déterminé à interdire les cigarettes électroniques jetables ?

Pour la Première ministre, le problème semble plus ciblé : les puffs donneraient « de mauvaises habitudes aux jeunes ». Ce, qu’elles contiennent ou non de la nicotine : « on peut nous dire que ce n’est pas de la nicotine, indique-t-elle, mais c’est un réflexe, un geste auquel les jeunes s’habituent. Ensuite, c’est comme ça qu’ils vont vers du tabagisme, et il faut arrêter cela ».

Si les cigarettes électroniques jetables, dites « puffs », sont écologiquement indéfendables à l’heure où les pailles en plastique sont interdites en Europe, nous regrettons que le gouvernement joue le jeu des antivapes, usant d’arguments et de théories non-fondés pour appuyer une décision aussi cruciale dans la lutte antitabac en France. Nous redoutons également que cette situation tende à se répéter et que l’argument « des jeunes » soit utilisé pour justifier d’autres mesures prochaines…

De fait, il nous semble important de ne pas oublier :

  1. Que les mineurs sont déjà soumis à l’interdiction d’acheter des produits de la vape, au même titre que l’alcool et le tabac, et qu’il est du devoir du gouvernement de faire appliquer les lois en vigueur.

Un point que Florent Biriotti, le fondateur de JeSuisVapoteur a d’ailleurs soulevé maintes fois, comme lors de son passage dans l’émission Touche Pas à Mon Poste (TPMP) en mars 2023 dernier. Point qui a également été repris ce dimanche 3 septembre 2023 par les deux journalistes Le Figaro pour l’écriture de leur article sur les cigarettes électroniques « puffs ».
En outre, en sus de fermetures administratives et d’amendes lourdes à mettre en place, d’autres moyens existent. JeSuisVapoteur compte d’ailleurs en faire une présentation détaillée très prochainement ;

  1. Que la théorie de l’effet passerelle, qui soutient qu’un jeune vapoteur n’ayant jamais fumé passe ensuite à la cigarette de tabac, n’a jamais pu être démontrée.

Au contraire, les différentes études réalisées sur la question tendent plutôt à indiquer que la vape constitue un barrage plutôt qu’un pont, réduisant de façon significative la tentation d’aller s’essayer aux dangers du tabac…

C’est le cas de l’étude française menée par l’INSERM en 2020 sur les 17-18 ans, qui a conclu qu’en plus de ne pas conduire à fumer, vapoter réduisait même de 42 % le risque d’être fumeur à 18 ans. Mais aussi de l’étude du Pr Lion, citée par l’ASH, principale organisation antitabac de Grande-Bretagne dans son « briseur de mythes » sur la vape, qui révèle que les jeunes américains ayant expérimenté la vape étaient moins susceptibles de devenir des fumeurs réguliers.

Interdiction des puffs et vape en France : construisons un vrai dialogue

Il est dommage de se tromper d’ennemi comme de combat, car ici, l’enjeu est de taille. Rappelons-nous : dans le cadre du plan anti-cancer européen présenté en février 2021, tous les états membres se sont engagés à réduire leur taux de tabagisme national à moins de 5 % d’ici à 2040.

En France, le bilan reste pourtant très laborieux. Selon les données recueillies par Santé Publique France pour son Baromètre 2021, la baisse globale de la prévalence tabagique se fait bien trop discrète et disparate. Le tabagisme quotidien continue de toucher plus fortement les personnes sans emploi, à faible niveau de revenu, sans diplôme ou présentant un diplôme inférieur au Baccalauréat. De même, d’après les dernières estimations de Santé Publique France, en 2022, la France comptait toujours 15 millions de fumeurs (soit 31.8 %), dont 12 millions (24.5 %) de fumeurs quotidiens. La plaçant parmi les plus mauvais élèves de l’Union européenne.

Il est donc temps.

Temps d’ouvrir un débat national, médiatique et politique dépassionné pour mieux appréhender la question de la réduction des risques ; Comprendre ce qui se joue au niveau des fumeurs ; Et définir ce que peut véritablement apporter la vape en tant qu’outil d’aide au sevrage tabagique.

N’en doutons pas : sans une action massive et coordonnée sur ces sujets, un tel objectif de diminution du tabagisme est irréalisable.

En cette rentrée 2023, JeSuisVapoteur est plus que jamais mobilisé. Et compte bien redoubler d’efforts dans les jours et semaines à venir, afin de continuer ce pour quoi il a été créé : diffuser la juste information sur la vape, qui mérite d’être entendue et défendue !

Liens annexes sur l’interdiction des puffs :

Darbon, L. et Guinot D. (2023, 03 septembre). « Élisabeth Borne va interdire les cigarettes électroniques « puffs » ». Le Figaro. URL : https://www.lefigaro.fr/conjoncture/les-cigarettes-electroniques-jetables-puffs-seront-bientot-bannies-annonce-elisabeth-borne-20230903

Photo : European Parliament, CC BY 2.0 <https://creativecommons.org/licenses/by/2.0>, via Wikimedia Commons

Mis à jour le 14.09.2023
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