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Fakenews sur la vape : l’ASH remet les mythes à leur place

Fakenews sur la vape l’ASH remet les mythes à leur place

D’après les dernières données 2023 de l’ASH, principale organisation antitabac de Grande-Bretagne, 4 fumeurs britanniques sur 10 jugent le vapotage aussi nocif que le tabagisme, si ce n’est plus. Face à la dangereuse désinformation dont est victime la vape, particulièrement ces derniers temps, l’ASH vient donc remettre un peu d’ordre dans les idées. Dans un dossier détaillé, elle passe au crible les croyances et les fakenews sur la vape. Et les réfute une à une, preuves à l’appui.

Le contexte : l’ASH publie un « briseur de mythes » pour contrer les fakenews sur la vape

Les conclusions de l’enquête annuelle sur le vapotage en Grande-Bretagne ont été rendues publiques début août 2023. Recueillies entre février et mars 2023 par YouGov pour l’Action on Smoking and Health (ASH), elles viennent étoffer les anciennes versions, mises à jour chaque année, depuis 2010, par l’organisation antitabac.

Si le pays compte désormais 9.1 % de vapoteurs, soit le taux le plus élevé jamais enregistré, une ombre se dessine tout de même au tableau : en Grande-Bretagne, « quatre fumeurs sur dix pensent à tort que le vapotage est aussi nocif que le tabagisme, voire plus ». La vape souffre plus que jamais des mêmes idées reçues.

Pour l’organisation, il est temps de prendre le problème à bras le corps. Et de mettre en lumière les informations erronées véhiculées sur la vape, afin de lui redonner sa place – celle d’une méthode pertinente de réduction des risques – et de réinformer correctement la population.

L’ASH publiait donc, début août également, un dossier de 13 pages traitant des principales fakenews sur la vape. Le document, intitulé « Addressing common myths about vaping. Putting the evidence in context », regroupe 16 chercheurs et s’appuie sur plus de 80 articles scientifiques.

Pour ces chercheurs, les objectifs sont clairs dès l’introduction du brief : ils sont là pour rendre compte des « répétitions d’idées fausses », de « l’exagération des preuves » et de la « présentation d’opinions en tant que faits » trop souvent employés par les antivapes et relayés par la presse (p.1).

Selon eux, non seulement ces comportements peuvent avoir pour effet de « décourager les fumeurs adultes de vapoter », alors même que le tabagisme reste la première cause de mortalité évitable au monde. Mais surtout, ce n’est en aucun cas « un moyen de dissuasion efficace pour les adolescents, plus susceptibles aux comportements à risque et plus sensibles à la pression des pairs » (p.1).

Les 4 fakenews sur la vape, réfutées par l’ASH

Des exemples de désinformation sur la vape, les 16 éminents chercheurs à l’origine de ce dossier n’ont pas peiné à en trouver… en masse, tant ceux-ci pullulent dans la presse. Ils se sont concentrés sur les plus représentatifs – entendez les thèmes récurrents et les exemples les plus flagrants de tromperie ou de biais de confirmation.

NON, vapoter n’est pas plus dangereux que fumer

Alors que The Sun, journal le plus lu par les Britanniques, titrait encore récemment « Vapoter durant la grossesse n’est PAS PLUS SÛR que fumer et peut laisser votre bébé « déformé » », l’ASH rappelle bien que, selon les plus récentes études, « les niveaux d’exposition aux produits chimiques toxiques du vapotage représentent une infime proportion de ceux du tabagisme » (p.4).

Comme continue de le démontrer la célèbre étude Cochrane notamment, la vape reste à 95 % moins nocive que le tabac. Inciter les femmes enceintes fumeuses à ne pas vapoter est contraire au principe de précaution, comme le pointait déjà l’association française Sovape dans son rapport « Grossesse et vapotage » de 2020.

Pourtant, malgré « plus de 70 ans de preuves sur les méfaits du tabagisme », chaque année, le Royaume-Uni déplore plus de 75 000 décès liés au tabagisme, 500 000 hospitalisations, dont 5 000 enfants pour cas de tabagisme passif.

Comparativement, en 12 ans, 5 décès ont été signalés à la MHRA, l’équivalent de l’agence nationale française de sécurité du médicament, comme pouvant être liés au vapotage. Sans pour autant que la causalité soit prouvée. De même, chaque année, les hôpitaux britanniques admettent 420 patients pour des « troubles liés au vapotage ». Dont environ 40 concernent les moins de 20 ans.

Autrement dit, conclut l’ASH, les hospitalisations dues au tabagisme sont plus de 1 000 fois supérieures à celles (potentiellement) liées au vapotage et « pour chaque admission potentiellement liée au vapotage chez les moins de 20 ans, il y a 125 hospitalisations d’enfants causées par le tabagisme passif » (p.4).

De quoi remettre la question de la réduction des risques en perspective…

NON, vapoter n’est pas plus addictif que fumer

En comparaison avec tous les autres substituts nicotiniques et le vapotage, l’ASH rappelle également que c’est bien la cigarette de tabac qui comporte le risque le plus élevé de dépendance.

Très chargée en nicotine, la fumée pénètre profondément dans les poumons et le cerveau, provoquant ces fameux « shoots nicotiniques ». Et, en plus de s’accompagner de substances toxiques et cancérigènes, qui causent d’innombrables dommages, elle intègre plusieurs composants qui renforcent le pouvoir addictif de la nicotine. Ainsi, selon une étude anglaise de 2018, parue dans la revue Nicotine and Tobacco Research, et reprise par l’ASH dans son rapport, deux personnes sur trois ayant expérimenté la cigarette deviendront des fumeurs quotidiens, au moins temporairement.

Si la cigarette électronique ne supprime pas la nicotine, substance addictive certes, mais non cancérigène, elle réduit l’exposition des fumeurs aux émissions toxiques comme « leurs risques de retomber dans le tabagisme, qui est de loin le plus nuisible » (p.5).

De même, l’ASH revient sur l’affirmation erronée, mais relayée en masse par des journaux tels que The Times, Cosmopolitan, le Daily Mail ou le Daily Express, selon laquelle les cigarettes électroniques jetables contiendraient autant de nicotine que 50 cigarettes de tabac.

Les chercheurs rappellent ainsi les conclusions de l’étude menée par Jane Hukkanen en 2005 sur la métabolisation de la nicotine : « En moyenne, chaque cigarette délivre 1 à 1.5 mg de nicotine [jusqu’à 2 mg chez certaines marques] dans le sang du fumeur, soit un total de 20 à 30 mg pour un paquet de 20 cigarettes » (p.6).

Même au taux le plus haut, soit à 20 mg/ml de nicotine dans une e-cigarette jetable de 2 ml – ce qui équivaut à 40 mg de nicotine – « environ 50 % de la nicotine contenue dans une vape est absorbée par le vapoteur. Soit l’équivalent de 20 mg de nicotine » (p.6).

Très loin, donc, des 50 cigarettes annoncées par la presse à sensation.

NON, vapoter ne conduit pas à fumer

À la fameuse théorie de l’effet passerelle, reposant sur l’idée infondée qu’un vapoteur n’ayant jamais fumé deviendrait alors fumeur, l’ASH répond très simplement : « si le vapotage était une porte d’entrée vers le tabagisme, à mesure que le vapotage augmenterait, on s’attendrait à ce que les taux de tabagisme recommencent à augmenter » (p.6).

Or, selon les données du National Health Service (NHS), l’agence de santé britannique, le taux de tabagisme est bel et bien en déclin en Angleterre. De 2010 à 2021, il a chuté de 9 à 3 % chez les 11-15 ans, et de 20 à 12 % chez les 16 ans et plus.

Plus encore, maintes enquêtes, dont celle du Pr Lion Shahab menée aux États-Unis entre 2014 et 2017, ont montré que les jeunes ayant expérimenté la vape étaient moins susceptibles de devenir des fumeurs réguliers.

Ainsi, selon l’ASH, si l’on doit continuer à surveiller l’évolution des comportements, notamment chez les jeunes, il est impossible d’attester de l’existence d’un quelconque effet passerelle à l’heure actuelle. N’en déplaise aux détracteurs de la vape.

NON, les saveurs ne sont pas la raison principale qui pousse les jeunes à vapoter

Alors que les arômes sont pointés du doigt, partout, accusés d’inciter les jeunes à vapoter, l’ASH réplique, armée d’études et de chiffres.

Interrogés dans le cadre de l’enquête de l’ASH, réalisée entre mars et avril 2023 chez les 11 à 17 ans, les jeunes britanniques ont été 80 % à mentionner la raison « juste pour essayer », fumeurs comme non-fumeurs. En deuxième position (39 %), c’est la raison des pairs qui est évoquée, parce que « d’autres personnes les utilisent ». Enfin, la raison relative aux arômes (« j’aime les saveurs ») arrive en troisième position, regroupant 28 % des voix.

Plus encore, au vu des différentes études traitant de la question, l’ASH confirme qu’une interdiction ou une restriction des arômes entrainerait une augmentation du tabagisme. Aux États-Unis par exemple, les endroits concernés par de telles mesures ont vu leurs ventes de cigarettes électroniques baisser, mais celles de cigarettes de tabac augmenter significativement.

Loin de réduire les risques et d’encourager jeunes comme adultes à ne pas fumer ni vapoter, la fin des arômes « aurait un impact nettement négatif sur la population » (p.8). Reconnues comme des éléments clés du sevrage, les saveurs dans les e-liquides augmentent significativement les chances de réussite.

Fakenews sur la vape : un enjeu crucial pour le Royaume-Uni

En avril 2023, le ministre de la Santé britannique, Neil O’Brien, lançait l’opération inédite Swap to Stop, ou « échanger pour arrêter », qui repose essentiellement sur la vape comme outil de baisse du tabagisme.

Pour Hazel Cheeseman, directrice générale adjointe de l’ASH, « [une telle] approche sera compromise si les fumeurs n’essaient pas le vapotage par crainte pour la sécurité ou arrêtent de vapoter trop tôt et recommencent à fumer. Le gouvernement doit agir rapidement pour mieux faire comprendre au public que le vapotage représente une fraction du risque lié au tabagisme ».

Quant au Pr Ann McNeill, co-auteure des rapports scientifiques du Public Health England sur le vapotage, elle rappelait : « Il est faux de dire que nous n’avons aucune idée des futurs risques liés au vapotage. Au contraire, les niveaux d’exposition aux substances cancérigènes et autres substances toxiques sont considérablement plus faibles chez les personnes qui vapotent que chez celles qui fument, ce qui indique que les risques pour la santé ne représentent probablement qu’une fraction de ceux posés par le tabagisme ».

En 15 ans de recul sur la vape, les conclusions demeurent inchangées : le vapotage est à 95 % moins nocif que le tabagisme, et reste l’une des meilleures alternatives – si ce n’est la meilleure – pour sortir les fumeurs des dangers du tabac.

Si les détracteurs aiment user de dangereux mots, semant la peur et la confusion dans les esprits, n’oublions pas que les défenseurs de la vape, eux, ont bel et bien les preuves scientifiques de leur côté !

 

Découvrez le dossier complet de l’ASH, à télécharger en version pdf (langue anglaise).

 

Autres sources :

Article Vapolitique – L’ASH passe au crible les fakenews sur la vape – 9 août 2023 : https://vapolitique.com/2023/08/09/lash-passe-au-crible-les-fakenews-sur-la-vape/?fbclid=IwAR1bVxC22i3uE60qWaFVDoZVjsOkRE2YyKidQ9X9a88mjJ8jNHzvLZpMm8s

Enquête annuelle ASH – Utilisation des cigarettes électroniques (vapes) chez les adultes de Grande-Bretagne – août 2023 (version pdf, en anglais) : https://ash.org.uk/uploads/Use-of-e-cigarettes-among-adults-in-Great-Britain-2023.pdf?v=1691058248

Communiqué de presse de l’ASH – Bilan enquête vapotage 2023 – 3 août 2023 (en anglais) : https://ash.org.uk/media-centre/news/press-releases/four-in-ten-smokers-wrongly-believe-that-vaping-is-as-or-more-harmful-as-smoking

Communiqué de presse Sovape – Grossesse et vapotage – 2020 : https://oneshotmedia.fr/2020/06/25/communique-de-sovape-la-grossesse-et-la-vape/

Mis à jour le 24.01.2024
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