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Précarité et tabagisme

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La précarité fait le lit du tabagisme. En 2020, après quatre années de baisse continue et les diverses politiques publiques pour écarter les jeunes du tabagisme et aider les fumeurs à s’en sortir, la consommation de tabac a cessé de diminuer en France. Le tabagisme quotidien des populations défavorisées a même augmenté l’année dernière selon Santé publique France.

Précarité et tabagisme, les faits :

Le mois sans tabac qui a eu lieu en novembre 2021, a enregistré son plus mauvais résultat depuis sa création, divisant quasiment par deux le nombre de ses inscrits en deux ans.
Rien de très surprenant après les statistiques réalisées en 2020, qui révélaient que la consommation de tabac avait cessé de diminuer en France après quatre années consécutives de baisse.

25,5% des Français déclarent fumer tous les jours selon une étude de Santé publique France. Ils étaient 24% en 2019. Une catégorie d’entre eux a même connu une hausse du tabagisme l’année dernière : les Français au faible niveau socio-économique.
En un an, ces fumeurs sont passés de 29,8% à 33,3%, estime l’agence gouvernementale. Une hausse qui peut s’expliquer à la fois par le « stress social » vécu par cette population et le manque d’informations qu’elle dispose sur les alternatives possibles à la cigarette traditionnelle.

La crise sociale et sanitaire, cause de tous les maux ?

Pour expliquer ce regain de consommation de cigarettes des plus précaires (petits salaires et chômeurs français), l’agence scientifique évoque l’hypothèse du « stress » social depuis le mouvement des « gilets jaunes » fin 2018.
« Cette crise a fortement concerné les populations de plus faible niveau socio-économique. Or parmi les populations les moins favorisées, la cigarette pourrait être utilisée pour gérer le stress ou pour surmonter les difficultés du quotidien, malgré le cout de plus en plus important de ce produit », justifiait Santé publique France.

De fait, le tabagisme quotidien des populations dites précaires, qui est déjà plus important en temps normal, a subi une hausse de 3,5 points passant à 33,3% en 2020. En comparaison, les Français disposant des plus hauts revenus sont 18% à fumer.
Cette hausse frappe les non-diplômés (35,8 % de tabagisme quotidien) ainsi que les chômeurs (43,9%).

« Dans un contexte de crise sanitaire, psychologique, économique et sociale inédite, un des enjeux est de réinstaller une tendance à la baisse, et de renforcer encore la lutte auprès des populations les plus vulnérables face au tabagisme, les inégalités sociales étant très marquées », précise l’organisme gouvernemental.

Précarité et tabagisme, une politique à bout de souffle.

Malgré la volonté de lutter contre le tabagisme, marquée par le président Emanuel Macron, qui a eu pour conséquence une envolée des taxes sur le tabac pendant son quinquennat. Cette politique de lutte contre le tabagisme, basée sur la hausse des prix des cigarettes, n’a visiblement pas atteint ses objectifs, bien au contraire. La hausse des taxes sur les cigarettes, n’ayant réussi qu’a appauvrir un peu plus les plus précaires de la population sans les détourner du tabagisme.

Il semblerait donc pertinent de trouver des alternatives pour endiguer la consommation de tabac et particulièrement pour la population la plus défavorisée du pays.

Un changement de paradigme nécessaire.

La politique de taxes élevées sur le tabac, bien que pouvant avoir des effets positifs sur le tabagisme, a montré ses limites dans bien des pays l’ayant appliquée. Pour dépasser ce plafond et éviter de faire drastiquement chuter le pouvoir d’achat des plus précaires, un changement de politique s’impose. C’est ce qu’a décidé à titre d’exemple la  Grande-Bretagne, la Nouvelle-Zélande et les Philippines qui ont annoncé le 9 novembre dernier, lors de la COP 9, respecter le principe de réduction des risques de la Convention-cadre pour la lutte antitabac (CCLAT) en intégrant la cigarette électronique comme une aide à l’arrêt du tabagisme.

Des études scientifiques affirment qu’une grande part de la nocivité du tabac réside dans sa combustion, d’autres études, y compris françaises, montrent que la cigarette électronique est le dispositif le plus performant actuellement dans le cadre du sevrage tabagique. Ces nouveaux dispositifs seraient donc, une alternative efficace pour réduire les méfaits du tabagisme.

Et cela fonctionne, en Angleterre comme en Nouvelle-Zélande, la cigarette électronique a été mise au cœur de la politique de lutte contre le tabagisme, avec des résultats spectaculaires.
À population presque égale 67,39 millions de Français et 67,22 millions de britanniques en 2020, le nombre de fumeurs en France est largement plus du double qu’en Angleterre.
Depuis la mise en place l’été dernier du programme « Vape to quit strong » par le gouvernement New Zélandais, le pays a enregistré la plus grande baisse du tabagisme de son histoire, la consommation de tabac quotidienne passant de 12 % en 2020 à 9 % en 2021. Le pays comptant dès lors près de 6 % de vapoteurs…

Dès lors ne serait-ce pas judicieux de la part de notre gouvernement et de l’Union européenne de prendre la peine d’observer les exemples de politiques menées contre le tabagisme et qui fonctionnent dans d’autres pays. Et tout au moins, accepter le principe de réduction des risques proposé par la cigarette électronique comme une alternative à la consommation de tabac en permettant une communication claire sur ces alternatives pour permettre à la population concernée de s’informer sur la réalité de ces produits.

Sur ce point, cent experts de santé ont interpellé l’OMS, et sa convention-cadre pour la lutte antitabac (CCLAT) dont la France est membre. Ils regrettent que l’OMS plaide en faveur de l’interdiction pure et simple des dispositifs sans fumée. La position de l’organisation empêcherait donc les fumeurs français d’accéder aux informations sur le sujet et donc de s’orienter vers ces produits alternatifs à la cigarette conventionnelle prétendument moins nocifs pour la santé.

Les plus défavorisés, victimes de ces politiques anti-vape.

En Angleterre, la cigarette électronique a été validée par les autorités britanniques comme substitut à la nicotine dans le cadre d’un sevrage tabagique médical. À ce titre elle pourra être considérée comme un dispositif médical et être remboursée, la rendant accessible aux plus défavorisées. Le gouvernement de Boris Johnson, soulignant les importantes disparités en matière de tabagisme entre régions défavorisées et riches, inscrivant cette initiative dans le «rééquilibrage» du pays promit par le Premier ministre conservateur.

Ces alternatives pourraient donc bénéficier aux Français de la classe socio-économique faible, car même sans oser imaginer que notre gouvernement puisse introduire la cigarette électronique à l’instar du gouvernement britannique, comme un dispositif médical, la vape est à l’usage beaucoup moins couteuse que le tabac, ce qui permettrait aux revenus les plus bas de voir leur pouvoir d’achat remonter quelque peu. Économie conséquente, divisant en moyenne par plus de deux les dépenses liées à la consommation de tabac.

Actuellement l’Union européenne, est sur un tout autre registre, pensant très sérieusement à aligner ces produits à risque réduit sur les accises (taxes) du tabac. A en bannir les arômes et plus généralement à les rendre moins accessibles et attrayants pour les fumeurs. Un paradoxe délétère qui va à l’encontre du pragmatisme nécessaire à la lutte contre le tabagisme.

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