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Métatine VS nicotine dans la vape : mieux comprendre les polémiques autour du 6-méthyl-nicotine

On ne parle plus que d’elle dans les médias : la métatine, ou 6-méthyl-nicotine, cette molécule dérivée de la nicotine et dont le pouvoir addictif est décrit comme trois fois supérieur serait présente dans certains produits de la vape.

Alors, est-ce réellement le cas ? D’où vient-elle ? Que sait-on scientifiquement sur elle ? Quelle législation en France et en Europe ? On vous dit tout.


Un grand merci à Renaud Boisseau, Docteur en Chimie, pour ses contributions à cet article.


Métatine, 6-méthyl de nicotine ou 6-MN ?

Plusieurs appellations, même produit.

La métatine renvoie au 6-méthyl-nicotine (ou en abrégé 6-MN), une molécule de synthèse analogue à la nicotine, c’est-à-dire voisine de la nicotine traditionnelle.

Sa structure chimique diffère en position 6 du cycle pyridine, par l’ajout d’un groupe méthyle composé d’atomes de carbone et d’hydrogène (H3C).

Nicotine VS Métatine : ce que ça change

En comparaison de la nicotine, naturellement présente dans la plante de tabac, la métatine est entièrement créée en laboratoire. À l’inverse des autres formes de nicotine, composées à 99 % de nicotine naturelle (S), la métatine est donc 100 % synthétique.

Ses effets restent néanmoins similaires à ceux de la nicotine. Il s’agit d’une substance addictive qui se fixe sur les récepteurs nicotiniques.

Rien d’alarmant jusqu’ici, puisque si la nicotine est addictive, rappelons qu’elle n’est aucunement cancérigène, ni même toxique sous les doses auxquelles elle est utilisée dans les produits réglementés. Mais c’est là que l’histoire se corse : la métatine, elle, n’est pas réglementée. Et posséderait, d’après les premières estimations scientifiques, un pouvoir addictif comme une toxicité accrus.

Origines et utilisations de la métatine

De ce que l’on sait, l’origine de la métatine remonte aux années 2020, aux États-Unis.

Son objectif : contourner la dernière législation américaine en place sur les produits du tabac pour échapper aux refus systématiques de mise sur le marché prononcés par la FDA, ou Food and Drug Administration, l’agence américaine de sécurité et de surveillance sanitaire, à l’encontre des produits du vapotage. En effet, depuis peu, cette dernière a tout pouvoir sur la commercialisation des produits contenant, même a minima, de la nicotine naturelle (S).

La métatine étant construite de A à Z en laboratoire, sans jamais s’appuyer sur une base de nicotine provenant de la plante de tabac, elle n’entre pas légalement dans la catégorie juridique des produits du tabac, ni dans aucune autre d’ailleurs, échappant de fait à tout contrôle. Car si sa structure chimique est proche de la nicotine, il ne s’agit pas de la même molécule. La métatine n’est donc pas enregistrée sous le numéro CAS (pour Chemical Abstracts Service) de la nicotine. Ce qui change tout juridiquement parlant.

Métatine dans un produit de la vape : que dit la loi ?

En Europe, tout produit du tabac ou assimilé est régi par la Directive européenne des Produits du Tabac, soit la Tobacco Products Directive, ou TPD. C’est le cas du tabac chauffé, mais aussi des produits du vapotage.

Composition, dosage, étiquetage… la loi européenne fixe des règles claires. Aussi, pour être autorisé sur le marché, tout produit contenant de la nicotine, naturelle et/ou synthétique doit être notifié et évalué.

Puisque le 6-méthyl-nicotine n’est pas expressément nommé dans le classement des molécules autorisées, il est de fait illégal de l’utiliser dans un produit du vapotage.

Un flou juridique et scientifique

Néanmoins, en jouant sur ce vide juridique, certaines marques proposent en effet des produits au 6-méthyl-nicotine. Et vont même parfois jusqu’à présenter leurs produits comme des alternatives sans nicotine, donc non addictives. Ce qui n’est pas le cas.

Non seulement il y a tromperie ici, envers l’utilisateur, mais ces marques font aussi courir plus de risques aux consommateurs. Car si la nicotine est une substance richement documentée par la Science depuis plus d’une centaine d’années maintenant (en plus d’être strictement encadrée), ce n’est pas le cas du fameux 6-MN.

Au vu de son origine très récente, trop peu d’études ont été effectuées sur cette molécule pour pouvoir l’utiliser en toute bonne conscience. Et les maigres publications disponibles démontrent déjà une affinité plus grande avec les récepteurs nicotiniques. Comme un DL50 plus bas. Autrement dit, la métatine serait plus addictive que la nicotine, mais également plus toxique.

La métatine dans la vape : en résumé

Les dernières restrictions anti-vape menées aux États-Unis ont donné lieu à un nouveau type de contournement, qui se retrouve aujourd’hui en France : le 6-méthyl-nicotine, ou métatine.

Contrairement à la nicotine, cette substance est relativement récente et n’est ni réglementée ni approuvée par les autorités compétentes. De plus amples recherches sont nécessaires avant de pouvoir, ou non, l’intégrer aux produits du vapotage.

En l’absence de validation et de réglementation, l’utilisation du 6-méthyl-nicotine doit donc être proscrite. Il en va de la sécurité des consommateurs.

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