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Interdiction totale du CBD en Italie

En Italie, l’interdiction du CBD est actée. Depuis le décret dit “sécurité” du 11 avril 2025, il est désormais interdit de produire, d’importer, de vendre ou même de détenir des produits à base de cannabinoïdes. Comprenant fleurs, huiles, infusions etc.

Une délicate affaire, notamment au regard du droit européen. Explications.

Une interdiction soudaine du CBD en Italie

Alors qu’en 2016, l’Italie adoptait la loi 242 sur la culture du chanvre ], légalisant sa transformation et sa vente [²], le pays revient aujourd’hui sur ses pas.

Depuis l’arrivée de Giorgia Meloni en 2022, le CBD est dans la ligne de mire du gouvernement.

En octobre 2024 déjà, le gouvernement annonçait son intention de lever le décret autorisant la vente d’huiles de CBD. Moins d’un mois plus tard, un décret reclassant les fleurs de chanvre et cannabinoïdes non psychotropes comme substances stupéfiantes illégales voyait le jour en Italie. Pour une application au 12 avril 2025.

Une mesure de “sécurité publique” pour le gouvernement

Promulguée rapidement, sans débat parlementaire approfondi, cette nouvelle loi “sécurité” serait nécessaire pour prévenir « des comportements mettant en danger la sécurité publique et routière », explique le gouvernement italien.

Publié au Journal Officiel le 11 avril 2025 [³], l’article 18 de ce fameux décret dit “sécurité” acte ainsi la fin du CBD, et de tout autre cannabinoïde, en Italie :

« L’importation, la vente, la transformation, la distribution, le commerce, le transport, l’expédition et la livraison d’inflorescences de chanvre, même sous forme semi transformée, semi séchée ou moulue, ainsi que de produits constitués de ces inflorescences, y compris les extraits, résines et huiles qui en sont dérivés, sont interdits »

En Italie, tous les cannabinoïdes sont désormais classés comme stupéfiants et substances psychotropes. Et de lourdes sanctions s’appliquent en cas d’infractions à la loi.


Pourtant, dans les faits, rien ne permet au gouvernement de mettre en œuvre une telle mesure. Tant scientifiquement que juridiquement parlant.


Le CBD protégé par la loi européenne

En Europe, le CBD est bel et bien légal et encadré. Il n’est nullement considéré comme un stupéfiant. Il peut être librement cultivé, vendu et consommé, à la condition expresse de présenter un taux de THC inférieur ou égal à 0,3 %.

Aussi, en classant le CBD et tout autre cannabinoïde comme stupéfiant, l’Italie contrevient aux recommandations et droits imposés par l’Union européenne. Notamment en matière de libre échange.

Plus grave encore, elle criminalise l’usage de produits thérapeutiques importants, ayant notamment démontré leur potentiel sur l’épilepsie, la gestion de la douleur, les troubles psychiatriques ou encore en tant qu’outil substitutif au THC.

Fin du CBD en Italie : l’interdiction de trop pour les agriculteurs et associations

Face à cette mesure idéologique abusive et infondée, l’Italie a vu naitre une vague de contestations massives. Main dans la main, dirigeants agricoles, experts juridiques et acteurs du marché font bloc, pour faire reculer le gouvernement.

« Cette mesure sème l’incertitude sur tout un secteur agricole […] Comme si le chanvre était synonyme de drogue. Le secteur du chanvre emploie déjà plus de 23 000 personnes dans tout le pays et a un impact économique direct de près d’un milliard d’euros par an, auquel s’ajoutent un milliard d’euros indirects. Il s’agit d’un secteur à forte valeur ajoutée et, surtout, doté d’un énorme potentiel de production dans les domaines de la cosmétique, de la phytothérapie, de l’horticulture et de la construction écologique – autant d’usages largement reconnus par la législation européenne » – Gabriele Carenini, président de la Confédération italienne de l’agriculture (CIA) Piémont.

Des milliers d’hectares désormais inexploitables, des fermetures de magasins spécialisés à la chaîne… Le pays, jusqu’ici premier producteur de CBD en Europe, voit en effet cette économie de marché réduite à néant.


La Commission européenne a été saisie. Et déjà, certains tribunaux comme celui de Parme défient le décret du gouvernement Meloni en donnant raison à des entrepreneurs accusés d’infractions à la législation sur les stupéfiants [4].

Malgré tout, la présidente du parti populiste Fratelli d’Italia reste sur ses positions. À l’Europe de trancher judicieusement maintenant, car une validation de sa part créerait un dangereux précédent…


Notes

[¹] Disposizioni per la promozione della coltivazione e della filiera agroindustriale della canapa. (16G00258) (GU Serie Generale n.304 del 30-12-2016), Gazzetta Ufficiale

[²] Seuil maximal de THC fixé à 0,6 % (contre 0,3 % en France)

[³] DECRETO-LEGGE 11 aprile 2025, n. 48. Disposizioni urgenti in materia di sicurezza pubblica, di tutela del personale in servizio, nonche’ di vittime dell’usura e di ordinamento penitenziario. (25G00060) (GU n.85 del 11-4-2025)

[4] Un tribunal italien défie la répression de Meloni sur le chanvre et confirme la législation européenne, Newsweed, 4 juin 2025

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