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Pour une vraie politique de réduction des risques : l’analyse du collectif Smoke Free Sweden

S’il y a bien un pays qu’on ignore constamment et qui reste pourtant le seul à ce jour à lutter efficacement contre le tabagisme et ses dangers, c’est la Suède : le collectif Smoke Free Sweden lance une fois de plus une bouteille à la mer, invitant ses voisins à adopter une vraie politique de réduction des risques.

La révolution d’une nicotine plus sûre : leçons présentes et perspectives d’avenir

Publié en 2025 par le collectif Smoke Free Sweden, le rapport The Safer Nicotine Revolution [1] interroge les limites des méthodes actuelles de lutte contre le tabagisme et plaide pour l’adoption d’une stratégie plus efficiente, basée sur les produits de réduction des risques.

À la tête du rapport, 5 éminents spécialistes :

  • Le Dr. Delon Human (France). Co-fondateur de l’Alliance africaine pour la réduction des risques (AHRA) et ancien conseiller des directeurs généraux de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ;
  • La Prof. Marewa Glover (Nouvelle-Zélande). Éminente chercheuse néo-zélandaise, spécialiste des questions de réduction des risques et méfaits du tabagisme depuis plus de 30 ans.
  • Le Dr. Hiroya Kumamaru (Japon). Chirurgien cardiovasculaire respecté, directeur de cliniques et ancien chef de groupe des affaires scientifiques cliniques chez Pfizer Japon.
  • Le Prof. Karl Fagerström (Suède). Psychologue spécialisé en arrêt du tabac, créateur des fameux sachets de nicotine et de la Société pour la recherche sur la nicotine et le tabac (SRNT). Laquelle a reçu un prix d’excellence de science clinique en 2013.
  • et Martin Cullip (Royaume-Uni). Ancien président de la New Nicotine Alliance (NNA UK) et membre du Centre des consommateurs de la Taxpayers Protection Alliance.

Leur constat ?

« L’adoption d’alternatives nicotiniques plus sûres permet de réduire les taux de tabagisme, de sauver des vies et de réduire les coûts de santé »

Leurs preuves ? Leurs quatre pays respectifs, qui ont tous montré une baisse drastique de la prévalence tabagique, en plus d’une amélioration significative du bien-être de leur population en s’appuyant sur un ou plusieurs de ces produits. Comprenant : vapotage, tabac chauffé ou encore sachet (pouch) de nicotine.


La Suède

En 12 ans, la population fumeuse de Suède a diminué de 54 %, atteignant les 5,3 % seulement aujourd’hui. À l’origine de cette baisse historique, qui place désormais le pays au rang de premier pays non-fumeur au monde : le snus d’abord, mais aussi les sachets de nicotine, introduits dès 2016.

Un lien corroboré par de multiples études citées au rapport. En promouvant ces produits, la Suède n’a pas seulement battu le tabagisme, elle a également obtenu les meilleurs scores en matière de protection de la santé. Elle a réduit ses taux de décès, de maladies, mais aussi d’invalidité et d’handicaps liés au tabagisme.

Le Japon

Depuis l’introduction du tabac à chauffer au Japon, dans les années 2014/2015, le taux de fumeurs est passé de 21 à 16 % environ. Une baisse historique pour le pays, qui voit déjà une belle diminution des maladies et décès liés au tabagisme.

D’après une analyse d’impact publiée en 2024 par l’association Tobacco Harm Reduction [2], le Japon aurait déjà évité des milliers de décès prématurés.

Le Royaume-Uni

Ces dernières années, le Royaume-Uni a enchaîné les campagnes d’information et de promotion du vapotage auprès des fumeurs, telles que “Swap to stop”. Résultat : en à peine plus de 10 ans, elle a quasiment réduit son taux de tabagisme de moitié (20,2 % en 2011 contre moins de 12 % aujourd’hui).

L’ASH, ou Action on Smoking and Health estime par ailleurs qu’en 2025, environ 5,5 millions de britanniques utilisent la cigarette électronique. D’après cette même enquête, plus de la moitié (55 %) ont réussi à arrêter complètement de fumer. Soit 3 millions de britanniques environ [3].

Les chercheurs britanniques, très impliqués dans la recherche sur la vape, sont particulièrement confiants : les hospitalisations liées au tabagisme ne font que diminuer, les bénéfices sur la santé cardiovasculaire se confirment… Ils prévoient même une réduction de 166 000 décès liés au tabagisme sur la période 2012-2052 grâce aux produits du vapotage.

La Nouvelle-Zélande

Après avoir expérimenté la prohibition, sans succès (bien au contraire), la Nouvelle-Zélande a officiellement reconnu la vape en 2017 et l’a intégrée dans ses stratégies de lutte contre le tabagisme.

S’en est suivi la baisse la plus drastique du tabagisme dans le pays (- 6,4 points en 6 ans). De 13,3 % de tabagisme en 2017-2018, la Nouvelle-Zélande a atteint 6,9 % en 2023-2024. Les taux d’hospitalisations, de maladies et de décès liés au tabagisme ont également suivi. Sur la période 2017-2022, le pays a recensé près de 30 % d’hospitalisations liées à la BPCO en moins. Sur la période 2009-2021, 20 % de décès par maladies cardiovasculaires en moins et 10 % d’AVC en moins également.

Lorsque l’on compare son approche à celle de son voisin, l’Australie, aucun doute possible : la réduction des risques est la meilleure solution.

L’appel du collectif Smoke Free Sweden aux institutions internationales

Au regard des expériences de la Suède, du Japon, du Royaume-Uni et de la Nouvelle-Zélande, les bénéfices sont clairs. Les alternatives nicotiniques accompagnent efficacement la transition des fumeurs vers un monde sans combustion. En plus d’aider ces sociétés à améliorer la santé de leurs populations tout en réduisant les inégalités en santé.

Aussi, à l’heure où 80 % des décès liés au tabagisme surviennent dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires, les produits de réduction des risques pourraient se révéler particulièrement utiles, expliquent les auteur(e)s du rapport.

En effet, dans ces pays, les outils classiques de sevrage sont souvent inaccessibles. Ces nouvelles méthodes pourraient donc offrir une alternative abordable et culturellement adaptée aux populations fumeuses.

D’ailleurs, ils ne sont pas les seuls à en faire la démonstration. Une étude australienne de 2025 confirme également l’efficacité du vapotage chez les personnes fumeuses issues de milieux défavorisés.


Le collectif Smoke Free Sweden appelle ainsi les institutions internationales comme l’ONU, l’OMS ou encore les membres de la COP11 à :

  • Intégrer officiellement la réduction des risques dans les politiques mondiales.

  • Adapter la réglementation au risque proportionnel que représente chaque produit. Soit à travers la stratégie du continuum du risque.

  • Développer l’accès, l’accessibilité financière et la collecte de données scientifiques pour guider les politiques.

Pour eux, comme bien d’autres, le défi n’est plus scientifique. Il est politique : les gouvernements doivent se détacher de leur approche prohibitionniste pour intégrer des solutions déjà – et plus efficaces. Ils doivent se concentrer sur le pilier manquant : la réduction des risques.


Sources


[1] The Safer Nicotine Revolution: Global Lessons, Healthier Futures, Report, Smoke Free Sweden, 2025 (safer-nicotine-revolution-report-smoke-free-sweden-2025 Portable Document Format — Wikipédia, en anglais)

[2] Lives Saved Report: Saving 2.04 million lives in Japan, Tobacco Harm Reduction, 21 novembre 2024. URL : https://tobaccoharmreduction.net/report/lives-saved-report-japan/

[3] Use of vapes among adults in Great Britain, ASH: Action on Smoking and Health, juillet 2025 (Use-of-Vapes-Among-Adults-in-Great-Britain-2025-ASH Portable Document Format — Wikipédia, en anglais)

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