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Vapoter VS Fumer : faire la distinction une fois pour toutes

Encore aujourd’hui, beaucoup associent toujours les mots “fumer” et “cigarette électronique”, “vapeur” et “tabagisme passif”, “interdiction” et “présence de nicotine”. Il apparait donc essentiel de le rappeler : vapoter n’est pas fumer. Et l’extrême nocivité de la cigarette de tabac n’est en rien due à la nicotine.

Fumer tue. La nicotine non.

Commençons d’ailleurs par ce point, puisqu’il s’agit sans aucun doute de l’erreur la plus commune : penser que tout produit à base de nicotine est forcément nocif pour la santé.

Ce n’est pas le cas.

Ce n’est pas la nicotine qui cause plus de 70 000 morts par an en France. Mais bien le moyen par lequel on la consomme à travers une cigarette de tabac : en l’allumant avec du feu, soit en en passant par la combustion.

« La mère de nos batailles, c’est la combustion. C’est elle qui tue, qui file les cancers et les insuffisances respiratoires. Au fond, le tabac, s’il n’était pas avec combustion, s’il n’était pas fumé, ne poserait pas les mêmes problèmes » – Pr. William Lowenstein, addictologue, président de l’association SOS Addictions.

Si la nicotine est à l’origine du problème d’addiction à la cigarette chez les fumeurs (et largement entretenue voire favorisée par les cigarettiers, qui n’ont de cesse de chercher à renforcer son pouvoir addictif), elle n’est pas responsable des maladies et décès liés au tabagisme.


C’est un fait établi : elle n’est en aucun cas cancérigène. Et encore moins toxique dans les doses auxquelles elle est absorbée par un fumeur, un vapoteur ou un autre consommateur de produits nicotinés.


Au contraire, elle est même celle qui permet le mieux aux fumeurs de s’éloigner des dangers de la combustion, en entamant un processus de sevrage tabagique et nicotinique. C’est pourquoi elle est depuis longtemps présente dans des produits dits “d’arrêt du tabac” : ceux qu’on appelle communément des substituts nicotiniques (patchs, gommes, pastilles…), et ceux que l’on retrouve désormais sous le nom de produits alternatifs nicotinés. Dont la vape fait partie.

Vapoter VS Fumer : pourquoi l’un n’a rien à voir avec l’autre

Comme il paraitrait ridicule d’accuser les substituts nicotiniques de partager les mêmes dangers ou les mêmes malheureux desseins que la cigarette fumée ! N’est-ce pas ?

Sachant ce que l’on sait désormais sur la nicotine, pourquoi donc cela en irait-il différemment pour les produits du vapotage ?

Pour leur fumée ? Il s’agit de vapeur ! Pour leurs liquides aromatisés ? Il ne s’agit là que de composés que l’on connaît bien, entre autres propylène glycol (PG), glycérine végétale (VG) et arômes alimentaires, et dont la composition est obligatoirement signalée et répertoriée par l’agence nationale de sécurité sanitaire française, l’ANSES !

À moins que ce ne soit pour leur dangerosité avérée ? Surement pas, il n’y en a pas : vapoter est même considéré à minima 95 % moins nocif que de fumer, avec 0 mort ni malade du vapotage en plus de 15 ans.

Leur inefficacité alors ? Loin de là ! D’après les plus éminentes recherches, menées par l’Institut Cochrane notamment, le vapotage serait même l’un des meilleurs outils d’aide à l’arrêt du tabac fumé jamais inventé.

Non. Rien ne saurait justifier de considérer la vape à l’image du tabagisme. Car entre vapoter VS fumer, il y a bien tout un monde. Mais laissez-nous vous expliquer plus en détail lequel.


Un aérosol différent


Nous en avons parlé juste avant en évoquant la désinformation circulant encore aujourd’hui autour de la nicotine. Le plus grand danger du tabagisme réside dans son fonctionnement même : la combustion.

L’aérosol produit par une cigarette, et issue de cette combustion (la fumée), est garnie de menaces pour la santé, entre autres goudrons, métaux lourds et gaz toxiques. C’est ainsi qu’elle tue un fumeur sur deux… mais aussi une partie de son entourage non-fumeur. C’est ce qu’on appelle le fameux “tabagisme passif”.

À l’inverse, l’aérosol produit par une cigarette électronique (la vapeur) passe par la vaporisation. Non la combustion. Autrement dit, on ne brûle plus rien. Aussi, d’après toutes les recherches menées depuis plus de 15 ans, la vapeur d’e-cigarette est infiniment plus sûre que la fumée de cigarette. Le risque de cancers ou de maladies est quasi-nul. Et le “vapotage passif” se rapproche de plus en plus de l’ordre du mythe.

Vapoter n’est pas fumer : la vapeur d’une e-cig n’a rien à voir avec la fumée d’une cigarette.


Des composants différents


À l’intérieur d’une cigarette de tabac, il y a plus de 4000 substances toxiques et cancérigènes. Sans compter les additifs, employés par les cigarettiers pour maintenir l’addiction.

Dans un e-liquide pour cigarette électronique, on est loin du compte : pas de tabac, mais des arômes de grade alimentaire. Pas de monoxyde de carbone ou d’éléments radioactifs, mais du propylène glycol (PG) et de la glycérine végétale (VG), deux composants déjà bien connus puisqu’employés depuis des décennies pour la fabrication de dentifrices, bains de bouche, médicaments et autres produits alimentaires comme agents de saveur et de texture notamment.

De surcroît, en France, toutes les compositions des liquides à la nicotine sont encadrées par la loi et surveillées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Les fabricants ont ainsi l’obligation de transmettre aux autorités compétentes, préalablement à toute commercialisation sur le territoire européen, un certain nombre d’informations sur les caractéristiques, la composition et les émissions de leurs produits. L’ANSES traite et analyse ces déclarations, puis les met gratuitement et publiquement à disposition.

Vapoter n’est pas fumer : un e-liquide pour e-cigarette ne partage en rien la dangerosité des substances présentes dans une cigarette de tabac, libérées lors de la combustion.

En définitive, entre vapoter VS fumer, on n’inhale pas les mêmes composants, ni de la même façon. Et cela vaut aussi pour la nicotine.


Une absorption nicotinique différente


Vapoter un e-liquide nicotiné et fumer du tabac ont un impact bien distinct sur la nicotinémie, c’est-à-dire la concentration de nicotine dans le sang.

Vapoter n’est pas fumer : contrairement à la cigarette de tabac conventionnelle, la e-cigarette ne provoque pas de “shoots nicotiniques”. Autrement dit, on n’oscille pas entre une période de pics nicotiniques (lorsque l’on fume) et une période de manque (lorsque notre cerveau réclame sa dose de nicotine).

Vapoter n’est pas fumer : une vapoteuse permet une absorption de la nicotine bien plus stable et linéaire, à l’instar des patchs nicotiniques par exemple. Ce qui explique en partie pourquoi un fumeur en sevrage a besoin de l’utiliser plus fréquemment dans la journée.


Une origine différente


Juridiquement parlant, en France, les produits du vapotage ne sont pas considérés comme des moyens d’aide au sevrage. Ils ne font donc pas partie des thérapies de substitution nicotinique (TSN). Ils sont assimilés aux produits du tabac d’après la réglementation européenne de 2014 : la Tobacco Products Directive, ou TPD.

Pourtant, ces produits n’ont rien de commun avec le tabac, ni avec le tabagisme. Il s’agit bel et bien de produits de réduction des risques, inventés en dehors de tout monopole des cigarettiers ou des pharmacies.

L’industrie du vapotage n’est donc en aucun cas une sous-industrie “à la botte de Big Tobacco” comme on peut l’entendre dans la bouche de certains. Si des marques d’e-cigarette et de e-liquides de l’industrie du tabac ont vu le jour en bureaux de tabac, c’est en réponse au succès obtenu par les produits de cette industrie indépendante. Les buralistes ont compris qu’ils devaient eux aussi être des vecteurs de changement.

Aujourd’hui, un fumeur bénéficie donc d’un large panel de choix pour arrêter la cigarette. Et il peut les trouver à différents endroits. Chez un professionnel de santé, en pharmacie, en vape-shop, dans son bureau de tabac…


Une intention différente


En définitive, derrière chaque produit du vapotage, derrière chaque produit nicotiné sans combustion, il y a bien une intention différente : celle d’empêcher d’autres victimes de la cigarette.

« Non la vape n’est pas une porte d’entrée à la cigarette. Elle apparait avant tout comme un distracteur de la cigarette. Elle est un arme antitabac : elle le concurrence » – Pr. Bertrand Dautzenberg, pneumologue, tabacologue, président de Paris Sans Tabac.

S’il est évident que chacun de ces outils alternatifs doit être encadré du fait de la présence de nicotine, rien ne saurait justifier leur interdiction. Si demain, la France comptait plus de consommateurs de tels produits, elle ne compterait de fait plus autant de fumeurs, plus autant de morts et plus autant de malades du tabagisme.

Le cas suédois parle de lui-même. D’après les derniers chiffres officiels, le pays affiche 5,4 % de prévalence tabagique. Soit près de six fois moins qu’en France. Et pourtant, comme le pointe le collectif Smoke Free Sweden, 23 % des Suédois sont des consommateurs d’autres produits à la nicotine. Soit l’équivalent à un pourcent près du nombre de consommateurs de nicotine en Europe.

Malgré ce fort taux de consommateurs de produits alternatifs nicotinés (entre autres snus, sachets de nicotine “pouches” et vape), la Suède atteste d’une réduction drastique des maladies et décès liés au tabagisme.

De 2000 à 2019, le pays a comptabilisé, par rapport au reste de l’Europe :

  • 44 % de décès liés au tabagisme en moins ;
  • 41 % de cancers liés au tabagisme en moins ;
  • 38 % de décès attribuables à ces cancers en moins.

La triste leçon à en tirer ? Si les autres pays européens avaient suivi l’exemple suédois, 2,9 millions de morts auraient déjà pu être évités.

Il n’y a qu’un seul ennemi ici

Plutôt que de pointer faussement la dangerosité de la nicotine, le manque de recul à l’égard des produits du vapotage ou encore la soi-disant ingérence de l’industrie du tabac, ceux qui se définissent comme de véritables militants antitabac devraient donc se réjouir de l’existence de telles solutions. Et se mobiliser pour la reconnaissance des produits de réduction des risques plutôt que de jouer la carte de la désinformation pour influencer leur interdiction.


À l’heure actuelle, un fumeur a accès à une multitude d’outils pour se sortir du tabagisme et consommer de la nicotine en toute sécurité. Des méthodes qui ne mettent pas en péril sa santé et sa vie.


N’est-ce pas ce qu’on devrait tous souhaiter pour la France, quand 12 millions de nos concitoyennes et concitoyens fument toujours ?!

Mis à jour le 13.12.2024
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