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Les solutions pour arrêter de fumer : avantages, inconvénients et prise en charge

Face à la dépendance tabagique, on n’est certes pas tous égaux, mais on n’a pas à livrer seul ce combat : il existe une multitude de solutions et de professionnels de santé pour nous aider à arrêter de fumer.

À l’occasion du Mois Sans Tabac 2025, des experts nous éclairent sur les différents outils d’arrêt du tabac disponibles en France, leurs avantages, leurs inconvénients, et nous livrent quelques conseils pour bien les choisir et les utiliser.

Il n’est jamais seulement question de motivation

Arrêter de fumer, ce n’est pas simplement quitter la cigarette. C’est se battre contre une addiction forte, qui dépasse souvent l’entendement. Les forces à l’œuvre sont diverses : la dépendance prend sa source au niveau cérébral, mais elle n’est pas seulement chimique et physique. Elle est aussi comportementale, psychologique, sociale et profondément subjective.

Comme le dit si bien Alessandro Tavano, médecin du travail, lors de son intervention au webinaire organisé par Efficience Santé au travail et Addict’aide le 4 novembre 2025 ¹ :

« L’addiction à la nicotine est une chose très personnelle. Ça va dépendre de la génétique, du type de récepteur activé et des structures impliquées. Donc c’est très complexe et il ne faut pas réduire la cessation du tabac à une simple question de motivation »

L’addiction à la cigarette implique des mécanismes variés et complexes. C’est pourquoi arrêter de fumer n’est pas aussi facile, et qu’il existe autant de solutions pour accompagner sa (votre) réussite.

5 solutions qui peuvent vous aider à arrêter de fumer

Arrêter de fumer sans aide, c’est possible. Mais fortement compromis : les taux de réussite sont aussi faibles que les taux de rechute sont élevés ².

Les experts recommandent ainsi plutôt le recours à des solutions nicotiniques de remplacement, combinables entre elles. Et, pourquoi pas, en parallèle, l’essai de médecines plus douces, entre thérapie cognitive et comportementale (TCC), hypnose ou encore acupuncture.

Car, rappelons le : si la nicotine est en grande partie responsable de l’addiction à la cigarette, elle n’est aucunement la source des problèmes de santé qui s’en suivent. Les morbidités et mortalités liés au tabagisme sont uniquement dus à la combustion du tabac (la fumée). Et plus précisément aux substances nocives et cancérigènes qui sont alors libérées.


1. Les substituts nicotiniques🔄


Découverts dans les années 1970 et introduits progressivement en France, jusqu’à être pris en charge par l’Assurance Maladie en 2019, les substituts nicotiniques sont depuis lors la solution d’arrêt tabagique privilégiée par les médecins et prescripteurs.

Pourquoi ? Parce qu’ils permettent de combler le manque dû à l’arrêt (via la nicotine) tout en empêchant les fameux shoots nicotiniques responsables de l’installation et de la perpétuation de l’addiction.

Parmi eux, le patch est le plus couramment prescrit. Solution transdermique pensée pour une diffusion en continu de nicotine, le patch s’applique directement sur la peau. Cette dernière va alors absorber son contenu (la nicotine) puis le diriger jusqu’aux récepteurs nicotiniques du cerveau, à travers le sang. Selon le type de patch, il peut être gardé 24 heures ou moins.

Le patch ne convenant ou ne suffisant pas à tout le monde, d’autres substituts peuvent le remplacer ou le seconder. C’est le cas des pastilles de nicotine, des gommes à mâcher, mais aussi des sprays buccaux et des inhaleurs.

Hormis les inhaleurs, tous peuvent être prescrits par différents professionnels de santé (médecins, infirmiers, sages-femmes, kinésithérapeutes…) et sont remboursés par la Sécurité Sociale.


2. Les médicaments💊


Autre méthode qui a déjà fait ses preuves et est de retour en France depuis peu : la varénicline, ou Champix®.

En tant qu’agoniste partiel des récepteurs nicotiniques, le médicament agit comme la nicotine, sans en contenir néanmoins. Il vient stimuler les récepteurs (comblant ainsi le manque) tout en les bloquant (réduisant ainsi progressivement les mécanismes de l’addiction à l’œuvre).

Contrairement à la cytisine, encore interdite en France (mais réglementée dans d’autres pays, où elle fait ses preuves), la varénicline au travers du Champix® peut être prescrite et remboursée.


3. La cigarette électronique💨


Malgré ce que l’on peut entendre dans les médias, la vape fait également partie des solutions recommandées par les experts. Son efficacité continue d’être attestée par les études et fait désormais consensus au sein de la Société Francophone de Tabacologie (SFT).

Comme le rappellent de nombreux addictologues français, dont Philippe Arvers, attaché d’addictologie au Centre médical des armées, la cigarette électronique est une bonne solution, à la fois pour arrêter de fumer, mais aussi pour réduire les risques liés au tabagisme.

« Grâce à une résistance, le dispositif permet de monter en température deux substances, que sont le propylène glycol et la glycérine végétale, de manière à produire de la vapeur. Peuvent y être ajoutés, ou non, de la nicotine et des arômes »

Comme les substituts nicotiniques et les médicaments, pas de combustion ici. Aucun monoxyde de carbone donc, ni aucune substance nocive présente dans la cigarette. Seulement de la vapeur et des ingrédients déjà bien connus puisque présents dans l’industrie pharmaceutique, alimentaire ou encore cosmétique.

L’intérêt du vapotage alors ? Reproduire les effets de la cigarette (gestuelle, fumée simulée…) sans pour autant induire ses dangers. Une e-cigarette ne se consume pas. Elle peut donc être utilisée quelques instants, puis posée et reprise dès que le manque se fait sentir. Un bon moyen, d’après les experts, de remplacer les habitudes liées à la fameuse « clope », mais aussi de venir compléter d’autres méthodes. Comme les patchs par exemple.

Où les trouver ? Les produits du vapotage sont historiquement vendus en boutiques spécialisées (ou « vape-shops »), mais peuvent également être achetés en bureaux de tabac, l’industrie du tabac proposant également ses propres dispositifs et liquides.


4. La thérapie cognitive et comportementale (TCC)


C’est une approche souvent utilisée par les professionnels de santé lors des consultations. La thérapie cognitivo- comportementale (ou TCC en abrégé) s’attaque plus précisément à la dépendance comportementale et psychologique.

Elle permet notamment d’identifier les blocages et de changer certaines habitudes en travaillant sur les émotions, les automatismes.

Ensemble, le praticien et le patient trouvent de nouvelles façons de faire, de contourner les obstacles. Pas à pas, afin que le sevrage tabagique se passe au mieux.


5. L’hypnose, l’acupuncture…


La Science n’a jamais démontré à proprement parlé l’efficacité des médecines douces comme l’hypnose ou l’acupuncture sur la réussite de l’arrêt tabagique. Toutefois, il est à noter que ces approches fonctionnent chez certains fumeurs.

C’est pourquoi il peut être intéressant, et tout particulièrement chez les fumeurs occasionnels qui ont pris l’habitude de fumer lors de soirées ou d’événements sociaux en tout genre, de se prêter à l’exercice et de tenter l’expérience.

⚠️Attention : n’oubliez pas que pour arrêter définitivement de fumer, rien ne saurait remplacer l’utilisation d’un produit de remplacement de la nicotine.

💡Les sachets “pouche” de nicotine et le tabac à chauffer peuvent également vous être d’une grande aide. Nous ne leur avons pas consacré de paragraphe à part entière car ils ne font pas partie des méthodes reconnues par le corps médical et scientifique français à l’heure actuelle. Néanmoins, ils ont déjà fait leurs preuves dans d’autres pays (la Suède et le Japon notamment).

Récapitulatif et comparatif des solutions pour arrêter de fumer

Retrouvez, ci-dessous, un tableau résumant les différentes solutions pour arrêter de fumer, leurs prises en charge et leurs spécificités.

À savoir que tout substitut nicotinique est en libre accès, mais soumis à prescription pour être remboursé par l’Assurance Maladie – à hauteur de 65 %. Et complété par les mutuelles et complémentaires santé. Ce, à partir de 15 ans (sauf certains produits, réservés aux personnes majeures). Inhaleurs non compris et patchs remboursés à la limite d’un par jour.

Pour les médicaments, comme le Champix, la prescription est obligatoire, et ces derniers sont accessibles dès 18 ans. Même remboursement – à hauteur de 65 % par la Sécurité Sociale. Plus complément des mutuelles et complémentaires santé.

Le remboursement de médecines douces comme l’acupuncture ou l’hypnose est possible si parcours de soins coordonnés. C’est-à-dire prescription par le médecin traitant et prise en charge par un médecin conventionné. La thérapie cognitive et comportementale (TCC) peut être effectuée via un médecin ou tabacologue (prescription et remboursements possibles), mais également un psychologue ou psychothérapeute (remboursement soumis à conditions).

Les produits du vapotage quant à eux ne donnent droit à aucun remboursement par AMELI. Ils ne sont pas soumis à prescription. En revanche, certaines mutuelles peuvent proposer le remboursement forfaitaire de matériels et de e-liquides pour e-cigarettes.


Sources


¹ Webinaire “Ensemble contre la cigarette : le moment d’agir”, Efficience Santé au travail & Addict’aide, 4 novembre 2025, avec Laura Bordarier, Alessandro Tavano, Philippe Arvers et Christelle Cros

² D’après la revue systématique Cochrane, 4 % seulement des personnes fumeuses réussissent à arrêter de fumer sans aide, contre 6 % avec les substituts nicotiniques et plus du double avec la cigarette électronique (9 %)

+ Retrouvez la liste des substituts nicotiniques pris en charge par l’Assurance Maladie

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