Mardi 14 octobre 2025, le gouvernement français a dévoilé son projet de loi de finances (PLF) : pour le Budget 2026, Sébastien Lecornu met bel et bien sur la table la fameuse taxe déjà souhaitée par son prédécesseur, et va plus loin encore, en proposant l’interdiction de la vente en ligne et diverses autres dispositions inquiétantes.
La proposition de taxe du gouvernement Lecornu II
Comme révélé par Les Échos début septembre 2025, le Projet de loi de finances (PLF) 2026 contient un article dédié à la fiscalisation de l’ensemble des produits du vapotage, l’article 23 [1].
Comme prévu, tous les produits liquides de la vape sont concernés, qu’ils contiennent ou non de la nicotine. La taxe s’applique donc à tout e-liquide, qu’importe le format, aux boosters de nicotine, mais aussi aux arômes concentrés, additifs ou encore bases neutres nécessaires à la confection d’un e liquide en D.I.Y (pour Do It Yourself ou “fait maison”).
- Pour les produits du vapotage dits “faiblement nicotinés”, soit compris entre 0 et 15 mg/ml de nicotine : 3 centimes de taxe par millilitre, soit 30 centimes les 10 ml et 30 € le litre ;
- Pour les produits du vapotage dits “fortement nicotinés”, soit excédant les 15 mg/ml de nicotine : 5 centimes de taxe par millilitre, soit 50 centimes les 10 ml et 50 € le litre.
Les modalités d’application de la taxe sur la vape rejoignent celles des tabacs à fumer. Elles comprennent des évolutions annuelles et des indexations sur l’inflation notamment, ainsi que l’obligation de détenir un entrepôt fiscal et l’apposition de timbres fiscaux.
Ces autres mesures antivape du Budget 2026, comme l’interdiction de vente en ligne
Au-delà de la taxe, le Budget 2026 prévoit surtout l’interdiction de la vente en ligne pour les particuliers :
« Art. L. 3513-18-4. – La vente à distance à une personne physique qui agit à des fins qui n’entrent pas dans le cadre de son activité commerciale, industrielle, artisanale, libérale ou agricole et l’acquisition à distance, par une telle personne, à l’intérieur, à destination ou en provenance du territoire national des produits mentionnés à l’article L. 3513-18-1 sont interdites »
En vertu de l’article L. 3513-18-2, la vente se voudra réservée aux “débitant de tabac”, “lieu de vente du tabac” ou “établissements agréés par l’administration”. Les vape-shops devront donc obtenir l’autorisation de vendre les produits du vapotage et seront soumis aux mêmes règles que les bureaux de tabac, notamment au niveau de leur emplacement, conformément aux dispositions de l’article L. 3512-10 par exemple.
Autrement dit, si de telles mesures sont votées, la vape ne sera pas simplement restreinte et taxée. Elle sera officiellement définie à l’image des produits nocifs qu’elle combat. Sans retour en arrière possible.
Il est donc primordial que nos députés soient correctement et rapidement informés : ce sont eux qui voteront ou non ces mesures. À nous de les sensibiliser aux dangers d’une telle décision : retour au tabagisme, hausse du marché noir… Remettons leur la Science sous le nez !
Sources
[1] Article-23-Vapotage-Projet-de-loi-de-finances-2026
Voir également l’ensemble du Projet de loi de finances pour 2026, enregistré à la présidence de l’Assemblée nationale le 14 octobre 2025, n°1906