Après avoir réalisé un sondage sur l’usage des produits nicotinés en juin 2023, #JeSuisVapoteur a de nouveau fait appel à l’expertise de l’IFOP pour organiser une conférence citoyenne au sujet de la réglementation de la cigarette électronique en France.
Si notre premier sondage nous a apporté de précieuses caractéristiques quantifiables, nous renseignant plus précisément sur l’usage qu’ont, et la perception que se font les Français des produits nicotinés, cette conférence citoyenne nous a permis de les compléter par des données d’opinion non quantifiables cette fois, et axées sur la question de la réglementation de la cigarette électronique en France.
À l’heure où le ministère de la Santé a dévoilé, en décembre dernier le Plan National de Lutte contre le Tabagisme (PNLT), précisant ses ambitions en termes de réglementation de l’usage et de la vente de cigarettes électroniques, #JeSuisVapoteur a ainsi souhaité redonner la parole aux citoyens. Quel est l’avis de la population française vis-à-vis des propositions de loi émises par le gouvernement ? Quelles idées se fait-elle de la lutte contre le tabagisme en France, et de la direction prise par le gouvernement ?
Qu’est-ce qu’une conférence de citoyens ?
Une conférence citoyenne est un processus participatif impliquant les citoyens. Elle a pour objectif de débattre de problèmes sociaux complexes et d’aboutir à un avis le plus consensuel possible. Très répandue dans la sphère publique, dans le cadre de prises de décisions politiques notamment, c’est la première fois que l’IFOP organise ce type d’étude avec une organisation privée.
Lors de cette conférence, les citoyens sont conviés à échanger et à se former sur un sujet donné pendant plusieurs jours, accompagnés d’experts, afin de rendre l’avis le plus complet et objectif possible.
Leur avis est par la suite collecté sous la forme d’entretiens, en groupe, en sous-groupes ou individuels. Certains thèmes abordés peuvent faire consensus, d’autres peuvent porter à débat. Toutes les conclusions de ces entretiens sont alors présentées sous la forme d’un compte rendu officiel.
Comment a été constitué le panel ?
Pour être pertinent, le panel de citoyens choisi doit être représentatif de la population française en termes d’âge, de catégories socioprofessionnelles et de genres. Les citoyens doivent être neutres quant au sujet abordé, il ne doit pas y avoir de prédominance de groupes d’intérêts particuliers.
C’est pourquoi, dans le cadre de cette conférence citoyenne sur la réglementation de la cigarette électronique en France, #JeSuisVapoteur et l’IFOP ont veillé à ce qu’aucun des concitoyens invités à participer ne soit vapoteur, ou lié de quelques manières que ce soit à ce secteur.
Aussi, sur un total de 30 participants, la moitié du panel était constituée de citoyens non-fumeurs, l’autre moitié, de fumeurs.
Les deux sous-groupes ont ainsi pu débattre au sein de leur groupement, mais aussi de façon collégiale.
Quelles formations leur ont été apportées ?
Au cours d’une conférence citoyenne, les citoyens doivent recevoir une information impartiale sur le plus d’aspects possibles entourant la problématique.
Pour la conférence citoyenne sur la vape, menée conjointement par #JeSuisVapoteur et l’IFOP, deux week-ends de formation ont ainsi été organisés, les 13 et 20 janvier 2024, dans les locaux de l’IFOP.
Lors du premier jour de formation à l’IFOP, le panel a pu s’informer sur :
- Sur les fondements et les mécanismes de l’addiction avec la tabacologue Alice Denoize ;
- Sur la réglementation en vigueur et ses enjeux avec le Pr. William Lowenstein, addictologue ;
- Sur les bases du fonctionnement d’une cigarette électronique avec le formateur indépendant Johann Benard.
À la fin de cette première journée, les citoyens possédaient déjà les notions de base nécessaires à une meilleure compréhension des problématiques soulevées par les projets de loi soumis, en décembre 2023, par le gouvernement.
Lors de la deuxième journée de formation, les citoyens ont bénéficié d’une session de questions/réponses sur l’ensemble des problématiques de la première journée avec Renaud Boisseau, chimiste et aromaticien dans un laboratoire français de e-liquides (Laboratoire Lips), et Didier Gonin, buraliste et formateur vape chez LGF Formations.
L’objectif : revenir sur l’ensemble des problématiques abordées durant la précédente journée de formation, afin d’approfondir les connaissances et d’enrichir le débat.
Quel est l’avis du panel suite à la conférence citoyenne ?
Après ces deux week-ends de conférence citoyenne sur la vape, chacun des deux groupes (fumeurs et non-fumeurs) s’est réuni et a ainsi fait part de son avis, sous forme de compte rendu. Le compte rendu officiel final a ensuite été communiqué par un représentant de chaque panel, l’un appartenant au groupe des fumeurs, l’autre au groupe des non-fumeurs, afin de s’assurer que tous les points de vue soient justement reflétés et exprimés.
Si certaines divergences sont ressorties à la lecture du bilan, les panellistes ont été unanimes sur un point : leur regard sur la vape a changé à la suite de ces journées de formation, particulièrement en ce qui concerne sa dangerosité relative. Si sa moindre nocivité était source de doute pour nombre d’entre eux, qui la pensait tout aussi nocive, si ce n’est plus, qu’une cigarette à combustion, elle ne l’est plus au vu des informations que ces deux week-ends de conférence citoyenne sur la vape ont su leur apporter.
#JeSuisVapoteur : les enseignements de cette étude
Cette étude nous montre qu’avec la bonne information et un temps consacré à la pédagogie, les citoyens sont bien moins réticents quant à la cigarette que ne le disent les sondages.
Cela nous alerte donc sur l’impact des fausses informations diffusées sur de nombreux médias grand public. En effet, le panel a commencé cette conférence citoyenne avec un grand nombre d’idées reçues, notamment véhiculées dans les médias généralistes.
Ce compte rendu nous alerte également sur l’impact des erreurs passées de l’industrie de la vape. Pas assez pédagogue, pas assez structurée, pas assez unie autour de messages forts et clairs, elle a laissé les fausses informations se répandre pendant des années, les renforçant petit à petit.