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Dr Marion Adler : Sevrage tabagique et aide aux patients

Dr Marion Adler Sevrage tabagique et aide aux patients

Un sevrage tabagique, ce n’est pas rien. La place du patient, le rôle du soignant, l’aide de la cigarette électronique, les enjeux… Autant de données qui ont leur importance et font la différence. Le Dr Marion Adler, Responsable du service d’addictologie à l’hôpital Antoine Béclère, a éclairé nos lanternes lors du colloque “Expérience sur le terrain du sevrage tabagique avec la vape : comment aider nos patients ?”. Voilà ce qu’il faut retenir.

Pour le Dr Marion Adler, le patient doit être “au centre” des préoccupations

Forte de 25 années d’expérience dans le sevrage tabagique, le message du Dr Marion Adler est clair : “L’ennemi, c’est le tabac”. Parce qu’elle sait que respecter les choix du patient et l’encourager est primordial, elle place l’humain au centre du protocole de sevrage. “La bonne solution pour arrêter est la sienne !” affirme-t-elle. Sevrage du jour au lendemain, sevrage progressif… C’est au patient de choisir : “Nous sommes des coachs et notre rôle est qu’ils y parviennent avec le moins de souffrance possible.”

La vape, c’est quoi ?

Le Dr Marion Adler rappelle que la vape n’est pas un produit du tabac, et est à 95% moins dangereuse que la cigarette et ses 4000 substances toxiques et cancérigènes… Une vapoteuse, c’est un réservoir contenant un e-liquide répondant à moult normes et une batterie qui alimente la résistance et permet la vaporisation du propylène glycol, de la glycérine végétale et de la nicotine, qui est évidemment recommandée aux fumeurs en sevrage. “Je conseille toujours à mes patients de ne pas acheter leur vapoteuse n’importe où” concède le Docteur.  “Et mieux vaut aller dans une boutique de vape que chez un buraliste”.

La vape, un outil de sevrage efficace pour le Dr Marion Adler

“La vape n’est pas un traitement, c’est une aide précieuse qui procure du plaisir. Et nos patients ont droit au plaisir”, explique le docteur Adler. La cigarette électronique a beau ne pas être un médicament, les études en soulignant les bienfaits sont nombreux. Une dernière en date, celle de Peter Hayek, qui après avoir suivi près de 800 patients, souligne un sevrage deux fois plus important chez les vapoteurs que chez les personnes utilisant un autre substitut nicotinique. Notons au passage que ces patients vapotaient quelque chose qu’ils avaient choisi. Contrairement à certaines études qui distribuent la même vapoteuse à tout le monde, ne laissant ainsi pas entrevoir le potentiel de la vape. Notre docteur conseille d’ailleurs à ses patients de prendre leur temps au Vape Shop, de goûter les différents arômes qui pourraient leur plaire et d’être guidé par un professionnel afin de trouver le bon dosage en nicotine et ainsi ne pas vaper non-stop toute la journée.

Et l’après vape ? Pour l’addictologue, arrêter la vape n’est pas un souci majeur : si 90% des anciens fumeurs stoppent les substituts nicotiniques, 70 à 80% de ses patients aidés par la cigarette électronique finissent par l’arrêter. Il s’agit donc bien d’un outil transitoire.

La vape et les jeunes

Evidemment, la vape, ce n’est ni pour les non-fumeurs, ni pour les jeunes… Mais ne nous leurrons pas : certains ados seraient peut-être des fumeurs s’ils n’étaient pas vapoteurs… Et là, le bien-fondé de la e-cigarette se discute. “Si c’est la cigarette qui attire en réalité l’adolescent, aller vers la vape est un peut-être un moindre mal pour éviter les pathologies que l’on connait”, explique le Dr Marion Adler. Pour preuve, elle nous rappelle une étude sur les 15-18 ans aux Etats-Unis : celle-ci démontrait que la diminution du nombre de jeunes fumeurs était liée au pic de la vape comme gadget tendance. On voyait ensuite que, l’effet de mode passé, ces jeunes ne se mettaient pas à fumer pour autant. La vape n’est donc pas une porte d’entrée vers le tabagisme chez les jeunes, mais plutôt une manière de l’éviter.

Et pendant la grossesse ?

Selon le Dr Adler, en France, “le Conseil National des Gynécologues et des Obstétriciens et le Haut Conseil en Santé publique ont fait beaucoup de mal aux femmes enceintes, en prônant des recommandations qui vont dans le sens inverse de la progression de l’aide au patient”. C’est en effet à cause d’eux et de leur méconnaissance du terrain que bon nombre de médecins déconseillent toute prise de nicotine aux femmes durant leur grossesse. Sans aucune aide, conseil ou prise en charge, beaucoup d’entre elles retombent dans le tabac. Le Docteur Adler se souvient d’une de ses patientes, enceinte de trois mois, et qui avait arrêté le tabac avant sa grossesse grâce à la vape. En consultation, son gynécologue lui avait vivement conseillé d’arrêter la cigarette électronique… Et tant pis si elle reprenait le tabac… Cela est d’autant plus regrettable, qu’il y a 6 ans, le Haut Conseil en Santé Publique affirmait qu’il ne fallait pas décourager un patient vapoteur en marche pour un arrêt total du tabac. Et les travaux concernant la vape et les femmes enceintes sont des plus rassurantes : une étude irlandaise, parue dans un magazine de gynécologie et d’obstétrique, indique que les vapoteuses ont des bébés dont le poids est dans la norme, lorsque les bébés de fumeuses peuvent présenter à la naissance un poids inférieur de 10% par rapport à la moyenne, la faute au monoxyde de carbone de la cigarette. Une fois n’est pas coutume, le docteur Adler nous incite à regarder du côté des anglais, qui sont de bons accompagnants pour leur 6% de futures mamans accrocs au tabac. Au programme : vape, thérapies comportementalistes et substituts nicotiniques… Tandis que nous laissons encore trop nos 20 à 25 % de femmes enceintes fumeuses seules avec leur culpabilité…

Certes, la cigarette électronique n’est pas un médicament, mais bien une aide précieuse au sevrage. Et comme le dit si bien le Dr Adler, “aujourd’hui, on a déjà un recul de 10 ans sur la vape. Le problème, ce sont les médecins et autres autorités qui attentent des certitudes. Et les seules certitudes que nous avons aujourd’hui, c’est bien que le tabac tue et que la vape aide à arrêter de fumer”.

Voir le COLLOQUE TABAQUIT sur YouTube.

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