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Plan antitabac 2023 : la France se trompe de combat

Plan antitabac 2023 la France se trompe de combat

En dévoilant les grandes lignes du plan antitabac (PNLT) de 2023-2027, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau l’a confirmé ce mardi 28 novembre 2023 : la France se trompe de combat.

Plutôt que de marcher aux côtés de la Science et de s’inscrire dans une démarche de réduction des risques en reconnaissant enfin la grande aide que constitue la vape dans la lutte antitabac, le gouvernement a choisi de miser sur un dangereux cocktail, mêlant toujours plus d’interdictions et de restrictions. Explications.

Plan antitabac 2023 : les grandes mesures sur la vape souhaitées par le gouvernement

Ce mardi 28 novembre 2023, alors que le Mois sans tabac touche à sa fin, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau en a profité pour dévoiler les grandes mesures du prochain programme national de lutte contre le tabac (PNLT) de 2023-2027 (1).

Hausse du prix du paquet de cigarettes (12 € en 2025, puis 13 € en 2026), généralisation des espaces non-fumeurs aux plages, parcs ou encore aux abords des lieux publics, mais aussi meilleure accessibilité des thérapies de substitution nicotinique (TSN) avec une prescription ouverte aux pharmaciens… le nouveau plan antitabac entend bien durcir encore ses mesures contre le tabagisme et renforcer son accompagnement auprès des fumeurs. Ce qu’on ne peut qu’approuver.

En revanche, lorsqu’il s’agit des autres produits alternatifs, comme la vape qui constitue pourtant une méthode avérée de réduction des risques et un outil reconnu d’aide au sevrage tabagique, le discours change drastiquement.

Afin d’« éviter que les consommateurs se reportent sur d’autres produits qui se diversifient » (ce qui devrait être plutôt souhaitable pour eux, au vu des moindres risques que représentent ces produits), le ministre de la Santé prévoit :

  1. D’étendre la fiscalité du tabac à ces dits produits ;
  2. D’instaurer une même logique du paquet neutre;
  3. De renforcer la surveillance épidémiologique et le contrôle de mise sur le marché de chaque nouveau dispositif ;

Et plus encore…

Au lendemain de la conférence de presse visant à présenter le projet de proposition de loi sur l’interdiction des puffs, que rien ne semble pouvoir arrêter désormais, le ministre a également annoncé « engager très prochainement un travail, avec l’ensemble des parties prenantes, pour limiter les arômes autorisés dans les produits de vapotage ».

Des arguments émotifs, des décisions contre-productives, bien loin de la réduction des risques…

Au vu du discours du ministre de la Santé ce mardi 28 novembre 2023, on ne peut que le déplorer : la vape est mésestimée, tant, qu’on la pense désormais de mèche avec le tabac, et tout aussi nocive.

Au cours de son allocution, M. Rousseau n’a d’ailleurs pas manqué l’occasion de le répéter : « il y a dix ans encore, la cible était bien identifiée : la cigarette », nous dit-il. « Aujourd’hui, les nouveaux produits se multiplient, ils sont colorés et ludiques, ciblant clairement les jeunes et même les très jeunes à grand renfort de marketing », ajoute-t-il, n’insinuant qu’à moitié que le vapotage constitue désormais un problème majeur de santé publique, au même titre que le tabagisme.

Répétons-nous donc également : non seulement vapoter n’est pas fumer (et les chiffres parlent d’eux-mêmes : 75 000 morts du tabac par an, contre 0 pour la vape en 15 ans), mais surtout, l’industrie du vapotage n’a rien à voir avec l’industrie du tabac.

Contrairement à ce que semble penser notre ministre de la Santé, la vape ne diffère en rien de ces gommes, patchs ou autres substituts reconnus qu’il a lui-même définis comme permettant « de soulager les symptômes de sevrage à la nicotine en évitant la toxicité des cigarettes ». Sa raison d’être est précisément la même : aider les fumeurs à arrêter la cigarette et à se sevrer progressivement de la nicotine.

L’on regrette ainsi que les arguments contre la vape soient si maigres que ses détracteurs préfèrent jouer la carte de l’émotionnel, en la présentant comme un piège à enfants plutôt que comme ce qu’elle est vraiment : une méthode plaisante et efficace d’arrêt du tabac.

Les faits sont là : ledit effet passerelle de la vape vers le tabac n’a jamais été observé nulle part, et les seules « études » se permettant une telle conclusion ont été réfutées pour divers biais méthodologiques flagrants. À l’inverse, les preuves attestant d’un « effet barrière » s’accumulent depuis des années. Partout où la vape est utilisée, elle met à mal le tabagisme. Autrement dit, la vape est précisément le meilleur moyen de ne pas fumer.

Plan antitabac 2023 : faire la guerre à la vape… un grand péril pour la santé de tous

En choisissant la voie de la répression pour la vape, le gouvernement français ne protège pas ses concitoyens des dangers de la cigarette, il les invite à y succomber. De fait, il ne réduit pas les risques, il les triple.

Et il suffirait qu’il se tourne vers son voisin américain pour s’en rendre compte.

Aux États-Unis, tous les états, toutes les localités ayant adopté des mesures restrictives contre la vape et ses arômes n’ont reçu qu’une seule chose en retour : une recrudescence du tabagisme. Cela, la Nouvelle-Zélande l’a bien compris, puisqu’elle l’a également vécu il y a plusieurs années déjà. Résultat : face au retour en force du tabagisme chez les adultes comme chez les jeunes, elle a révisé sa copie en 2017 et s’est engagée pour la réduction des risques. Depuis, tandis que le vapotage progresse, le tabagisme, lui, continue de s’effondrer.

Une telle vision, à l’instar de celle du Royaume-Uni également, n’est pas incompatible avec la protection des jeunes. Il ne s’agit pas de choisir entre deux priorités : aider les fumeurs adultes à arrêter et à se sevrer ou protéger les enfants et adolescents de l’accès à ces produits. Pour une véritable politique volontariste, comme le souhaite apparemment le gouvernement français, les deux doivent coexister. Mais cela demande de faire un pas vers la vape et la réduction des risques.

Sans un éveil des consciences et un changement drastique de politique sur les produits du vapotage et les produits alternatifs (qui ont permis à la Suède d’atteindre 5 % de fumeurs 17 ans avant tous les autres pays membres, ne l’oublions pas (2)), la France n’est pas près de voir son taux de prévalence tabagique baisser.

Au contraire, ses 15 millions de fumeurs (31,8 %), dont 12 millions de fumeurs quotidiens (24,5 %) risquent même de voir leurs rangs s’étoffer… au plus grand plaisir des cigarettiers.

Découvrez le communiqué de presse de JeSuisVapoteur en réponse au Plan antitabac 2023, également disponible en téléchargement au format PDF.

Documentation

(1) Dossier de presse du 28 novembre 2023 – Programme national de lutte contre le tabac 2023 > 2027 (version PDF téléchargeable)

(2) Documentaire en terre suédoise – Tais-toi et fume ! – Chaine YouTube Origines [O-Rigines] : https://www.youtube.com/watch?v=c3QYWzLvqXc&t=504s

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