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USA : quand interdiction des arômes rime avec hausse du tabagisme

USA quand interdiction des arômes rime avec hausse du tabagisme

Aux USA, tandis que les ventes de e-liquides continuent de s’effondrer depuis l’interdiction des arômes dans la vape, les ventes de cigarettes, elles, ne se sont jamais aussi bien portées !
La hausse du tabagisme est flagrante : d’après une étude américaine publiée en septembre 2023, pour chaque recharge de e-liquide aromatisé en moins, c’est près d’un paquet de cigarettes vendu en plus…

Présentation et méthode de l’étude sur l’interdiction des arômes aux USA

Aux États-Unis, Washington D.C, 7 États et plus de 375 localités ont adopté des mesures restrictives sur les ventes de cigarettes électroniques et les arômes de la vape.

Afin de permettre aux 4 agences nationales de santé (sur le cancer (NCI), la santé (NIH), les drogues (NIDA) et la régulation sanitaire (FDA)) de juger de leurs effets sur les comportements et sur la santé publique, le Centre pour l’évaluation de la réglementation sur le tabac (CAsToR) a demandé l’élaboration d’une grande enquête.

Le 26 septembre 2023, 4 chercheurs américains ont ainsi publié les conclusions de leur étude, intitulée « Effets des restrictions sur les arômes des cigarettes électroniques sur les ventes de produits du tabac » (1).

Les résultats sont sans équivoque. En analysant les ventes au détail des produits de la vape et du tabac, mais aussi l’arrivée de chaque loi, arrêté, règlement ou ordonnance anti-vapotage, les scientifiques ont confirmé que les États et localités concernées n’ont tiré aucun bénéfice à interdire les arômes de la vape. Au contraire, ce faisant, ils ont invité le tabagisme à revenir en masse, y compris chez les jeunes !

Aux USA, le tabagisme en hausse depuis l’interdiction des arômes

En bannissant les arômes de la vape, les localités et états américains ont certes bel et bien atteint leur objectif premier : diminuer drastiquement les ventes de cigarettes électroniques et recharges e-liquide aromatisées.

Pourtant, au regard des données, cela n’a pas été sans conséquence sur les niveaux de tabagisme dans le pays : désormais, dans ces villes et états, « environ 15 cigarettes supplémentaires sont vendues pour chaque dose ENDS [pour recharge saveur de cigarettes électroniques délivrant de la nicotine] vendue en moins en raison des restrictions de saveurs » indiquent les auteurs.

Un malheureux effet très bien expliqué par le Pr Dautzenberg sur sa page Twitter : depuis l’interdiction des arômes, la vape ne joue plus correctement son rôle de concurrent auprès du tabac. Résultat ? le tabagisme repart à la hausse !

Plus encore, les chercheurs observent que, plus les mesures d’interdiction des arômes se poursuivent dans ces États (≥ un an), plus l’augmentation des ventes de cigarettes de tabac s’accroit. Autrement dit, les effets de telles politiques seraient on ne peut plus néfastes à long terme, ramenant de plus en plus de personnes vers le tabagisme.

Enfin, pour ne rien arranger, l’étude signale que l’augmentation des ventes de cigarettes traditionnelles est globale. Elle touche tous les profils d’âge, y compris les mineurs. En d’autres termes, tout laisse à penser que de telles politiques ne conduiraient qu’à une seule chose : substituer une méthode que l’on sait plus saine et 95 % moins risquée (la vape) par une méthode que l’on sait définitivement mortelle depuis des années (le tabac).

Pourquoi interdire les arômes est une mauvaise idée : 3 leçons à en tirer

En tant que la première étude américaine aussi exhaustive sur le sujet, la recherche menée par Friedman, Liber, Crippen et Pesko nous invite à en tirer de nombreux enseignements. Trois, particulièrement :

  1. La vape est plus qu’un très bon substitut au tabac : elle lui fait même concurrence, évitant de nombreux décès par an ;
  2. Les arômes ne peuvent plus être considérés comme accessoires et la diversité de saveurs est essentielle au sevrage. Preuve en est : sans cela, les anciens fumeurs ne trouvent plus plaisir à vapoter et redeviennent fumeurs ;
  3. Si vapoter ne conduit pas à fumer – la théorie de l’effet passerelle ayant été réfutée maintes fois, et récemment aux USA – l’inverse est bien vrai : en empêchant les jeunes et les non-fumeurs de vapoter, ils se mettent bel et bien à fumer !

En définitive, l’interdiction des arômes de la vape ne profiterait qu’à une seule entité, celle-là même que l’on souhaite combattre depuis des années : l’industrie du tabac.

« En réalité, tous les bénéfices de santé engendrés par les politiques de restriction des arômes sont probablement faibles, voire négatifs », concluent les auteurs de l’étude. La solution leur apparait donc très clairement : il est impératif de restaurer les saveurs dans les localités concernées, et de ne pas s’engager sur un tel chemin au niveau national…

Quant aux autres pays intéressés par la mise en place de telles mesures, souhaitons qu’ils en retirent également les bonnes leçons ! À commencer par la France : en sommant le gouvernement d’agir contre les arômes de la vape, des associations antitabac comme le Comité national contre le tabagisme (CNCT) prônent une solution contre-productive. Encore une fois, ils se trompent d’ennemi. La vape partage bel et bien leur ambition : éradiquer le tabagisme. Et pour ce faire, elle a besoin de ses arômes !

 

Sources :

(1) Friedman A.S, Liber A.C, Crippen A, Pesko M.F. E-cigarette Flavor Restrictions’ Effects on Tobacco Product Sales, 26 septembre 2023 (Version PDF téléchargeable)

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