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RESPADD : réaction sur l’avis du HCSP

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Le 4 janvier 2022, le Haut Conseil pour la Santé Publique HCSP a publié son avis relatif aux bénéfices-risques de la cigarette électronique. Le RESPADD dans sa publication « Agir Addiction » de janvier 2022, à destination des directions d’établissements de santé, réagit à cet avis en y apportant des éléments nécessaires au soutien des fumeurs choisissant la vape comme outil d’aide à l’arrêt.

RESPADD, qu’est-ce que c’est ?

Le RESPADD est une association à but non lucratif qui fédère plus de 600 établissements de santé (hôpitaux, cliniques, EHPAD, établissements médico-sociaux, etc. Le RESPADD a élaboré de nombreux outils « pratico-pratiques » à destination des établissements pour les accompagner dans leur démarche de Lieu de santé sans tabac.

Contexte.

Le 4 janvier 2022, Le HCSP (Haut Conseil de Santé Publique) a actualisé son avis du 22 février 2016 relatif aux bénéfices-risques de la cigarette électronique, ou SEDEN (système électronique de délivrance de la nicotine). Un travail de synthèse de la littérature lui permet de formuler des recommandations pour la prise en charge des fumeurs, les politiques publiques, l’information de la population et la recherche. Cette dernière publication prend à contre-pied celle publiée en 2016, qui stipulait : « Informer, sans en faire publicité, les professionnels de santé et les fumeurs que la cigarette électronique est une aide à l’arrêt du tabac; et un mode de réduction des risques du tabac en usage exclusif. » Le nouvel avis de 2022 déclare désormais : « En particulier, le HCSP souligne que les connaissances fondées sur les preuves sont insuffisantes pour proposer les SEDEN comme aides au sevrage tabagique dans la prise en charge des fumeurs par les professionnels de santé. Ainsi, les professionnels de santé qui accompagnent un fumeur dans une démarche de sevrage tabagique se doivent d’utiliser des traitements médicamenteux ou non, ayant prouvé leur efficacité. »

Cette position prive ainsi les fumeurs de l’opportunité d’utiliser la cigarette électronique comme outil au sevrage, tout en bénéficiant de l’aide et les conseils de professionnels de santé.
Alors que la cigarette électronique est aujourd’hui l’outil le plus efficace pour lutter contre le tabagisme et d’après Santé Publique France, elle est l’outil de sevrage tabagique préféré des Français.

Et pourtant, fumer est un facteur de risque majeur de maladies non transmissibles : pathologies cardiovasculaires, respiratoires chroniques, cancers…
Le tabac est la première cause de mortalité évitable en France, responsable de 200 décès quotidiens et 75 000 morts annuels en France. Il a été responsable en 2020 de plus de décès que la pandémie Covid-19 (65 000 décès Covid).
Plus d’un fumeur sur deux, mourra des conséquences du tabac (trois fois sur quatre de pathologie cardiaque ou pulmonaire). Au final le coût social du tabac atteint 120 milliards d’euros/an en France, équivalent à celui de l’alcool.

La morbidité associée au tabagisme représente une des premières causes d’hospitalisation. Le tabac est la première cause de cancers et la seconde de maladies cardiovasculaires, et dans le même temps, deux fumeurs sur trois veulent arrêter de fumer, espérant une aide des professionnels de santé.

L’avis du RESPADD.

C’est dans ce contexte, où le HCSP « interdit » aux professionnels de santé de conseiller la cigarette électronique à leurs patients souhaitant arrêter de fumer, que le RESPADD prend position en faveur de cette dernière, rappelant que :

  • « La vape apporte la nicotine de façon régulière sans provoquer de « pics ». Cette cinétique de l’apport de nicotine, infiniment moins addictive que celle de la nicotine délivrée en « pic », proche de celle d’un substitut nicotinique, n’est jamais abordée au sein du rapport du HCSP.

 

  • « Les données sur la baisse du tabagisme des adolescents aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou dans les pays où l’on vape beaucoup à cet âge sont des arguments très forts pour montrer que la vape est plus un bloqueur à l’entrée dans le tabagisme qu’une porte d’entrée. Ces données sont confortées par les données françaises de l’OFDT. Nous sommes d’accord pour interdire la vente aux mineurs, faire de la prévention, retarder l’entrée dans les produits du tabac de façon très énergique, mais l’énergie pour prévenir la vape doit être en retrait sur celle dépensée pour réduire la dépendance tabagique des adolescents. »

 

  • « L’acceptation que le fumeur se soigne tout seul avec la vape et que cela puisse améliorer sa santé, mais qu’à l’inverse le soignant ne doive pas la conseiller est une posture de principe, non fondée sur la science. Cette incompréhension a été reprise par la presse qui a conclu que les soignants doivent déconseiller la vape, éloignant ainsi les vapo-fumeurs du soin et de l’objectif du vapotage exclusif. »

« La vape n’a jamais revendiqué être un médicament, mais les connaissances actuelles sur les effets de la vape à court et moyen termes sont largement suffisantes pour un produit de consommation courante dont le rapport bénéfice/risque apparaît élevé.
De très nombreuses données françaises notamment montrent que la vape est un concurrent du tabac et une aide à la sortie du tabagisme. »

« Enfin, nous souhaitons ici rappeler les principales conclusions de la revue Cochrane publiée le 14 septembre 2021. Il existe des données probantes d’un niveau de confiance modéré suggérant que les cigarettes électroniques avec nicotine augmentent les taux d’abandon du tabac par rapport aux thérapies de substitution nicotinique et par rapport aux cigarettes électroniques sans nicotine.
L’incidence globale des effets indésirables graves était faible dans tous les bras d’études. Il n’existe pas à ce jour de données probantes montrant un effet nocif de la cigarette électronique à base de nicotine, mais le suivi le plus long était de deux ans et le nombre d’études était faible. »

Pr Amine Benyamina, président du RESPADD
Pr Bertrand Dautzenberg, administrateur d’honneur du RESPADD

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