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Vapoter ne conduit pas à fumer : une nouvelle étude réfute l’effet passerelle

Vapoter ne conduit pas à fumer _ une nouvelle étude réfute l'effet passerelle

En 2023, l’Institut national de recherche britannique sur la santé et les soins (ou NIHR) s’est intéressé à l’une des questions qui déchaînent le plus les passions : existe-t-il un effet passerelle de la vape vers le tabac. Les conclusions de cette étude internationale, la plus exhaustive menée à ce jour, sont sans appel : les cigarettes électroniques ne sont pas une porte d’entrée vers le tabagisme. Ce serait même tout le contraire…

Contexte et méthodologie de l’étude internationale du NIHR

Parue en septembre 2023 dans la revue scientifique Public Health Research, une nouvelle étude internationale portant sur l’effet passerelle (théorie présentant la vape comme un outil dangereux de passage vers le tabac) pourrait bien clore une fois pour toutes le débat.

La publication, intitulée « Effects of reduced-risk nicotine-delivery products on smoking prevalence and cigarette sales : an observational study », a été dirigée par l’Université Queen Mary de Londres, et financée par le National Institute of Health and Care Research (NIHR), soit l’institut national de recherche britannique sur la santé et les soins.

Son objectif : déterminer si les produits alternatifs nicotinés, comprenant les cigarettes électroniques, le snus et les produits du tabac chauffé, encouragent le passage au tabagisme.

Les sept chercheurs à l’origine de l’étude ont ainsi cherché à répondre à trois grandes questions :

  1. Existe-t-il un lien entre la prévalence tabagique et la prévalence de l’usage du produit alternatif nicotiné (e-cigarette, snus, tabac chauffé) ?
  2. Existe-t-il un lien entre les ventes de cigarettes et celles des différents produits alternatifs nicotinés ?
  3. Existe-t-il des différences historiques concernant la prévalence tabagique, en fonction des politiques de pays contre et en faveur de la cigarette électronique ?

Concernant la vapoteuse, les chercheurs se sont appuyés sur les données officielles de trois pays présentant des trajectoires du tabagisme historiquement similaires, mais où les réglementations actuelles sur la vape diffèrent : le Royaume-Uni, qui a fait de la cigarette électronique une alliée, les États-Unis, dont les politiques fluctuent selon les états, et l’Australie, profondément anti-vape.

Ils ont alors comparé l’utilisation et la vente de produits du vapotage nicotinés avec les taux de tabagisme et les ventes de cigarettes en général, puis dans différents groupes d’âge et socio-économiques donnés.

Pourquoi l’effet passerelle n’existe pas selon l’étude internationale du NIHR

En comparant la prévalence du tabagisme et du vapotage quotidiens et actuels chaque année, à partir de 2005, au Royaume-Uni comme aux États-Unis, les chercheurs n’ont trouvé aucun signe d’un quelconque effet passerelle. Plus encore, les courbes s’inversent : plus le vapotage augmente, plus le tabagisme baisse.

Avant l’essor de la vape, soit des années 2005 aux débuts des années 2010 environ, le tabagisme est au plus haut dans ces deux pays. Le Royaume-Uni compte de 25 à 20 % de fumeurs quotidiens, les États-Unis de 18 à un peu moins de 15 % environ. Après l’arrivée de la cigarette électronique, le Royaume-Uni a progressivement atteint moins de 15 % de fumeurs quotidiens (12 % en 2021 selon les données du NHS, l’agence de santé britannique), les États-Unis moins de 10 %. Parallèlement, le taux de vapoteurs quotidiens n’a fait qu’augmenter, passant de 0 à 5 % en Angleterre et de 0 à 2.5 % environ en Amérique.

Lors de l’étude des ventes de cigarettes et de celles des e-cigarettes, la tendance se confirme : vapoter ne va pas de pair avec fumer. Que ce soit du côté anglais, américain ou australien, les chercheurs indiquent n’avoir trouvé « aucune association entre les ventes de cigarettes et la prévalence de la cigarette électronique ».

La prévalence tabagique est ainsi en baisse dans ces trois pays, et chez toutes les tranches d’âge. En dix ans, les jeunes sont d’ailleurs de deux à trois fois moins à fumer qu’avant. Or, comme le rappellent de nombreuses associations antitabac et de défense de la vape, si les produits du vapotage incitaient véritablement les jeunes générations à fumer, on observerait forcément une répercussion sur les taux de tabagisme ou de ventes des cigarettes, alors à la hausse. Ce qui est loin d’être le cas.

Vapoter ne conduit pas à fumer, et pourrait même aider à rendre le tabagisme obsolète

Au regard des résultats de l’étude, les chercheurs en émettent même deux hypothèses plus encourageantes encore :

  1. Les produits alternatifs avec nicotine, dont la cigarette électronique, feraient concurrence aux cigarettes, accélérant de fait la disparition du tabagisme;
  2. Les pays favorisant des politiques positives de promotion et de vente de produits alternatifs nicotinés seraient plus à même de voir leur taux de prévalence tabagique baisser. Le Royaume-Uni, dont les mesures de promotion pour la vape se succèdent, est ainsi celui qui présente les baisses de fumeurs et de ventes de cigarettes les plus rapides, loin devant l’Australie, aux politiques strictement anti-vape.

Ces pistes de réflexion demandent néanmoins à être creusées, indiquent les experts, et des données supplémentaires seront nécessaires pour mesurer l’ampleur de leurs effets.

Pas d’effet passerelle : une conclusion rejoint par bien d’autres

Ce n’est pas la première fois qu’une étude réfute l’existence de l’effet passerelle, quoi qu’en disent les politiques, associations anti-vape et médias.

En 2020 déjà, une étude française de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (ou l’INSERM) menée sur plus de 40 000 adolescents âgés de 17,4 ans en moyenne concluait que vapoter ne conduit pas à fumer. Et plus encore, que « dans l’ensemble, l’expérimentation de la cigarette électronique en premier (par opposition au tabac en premier) a été associée à une réduction du risque de tabagisme quotidien à l’âge de 17-18,5 ans ».

En 2022, une enquête anglaise portant sur 37 105 jeunes Anglais, âgés de 16 à 24 ans, arrivait à la même conclusion : « la prévalence de l’usage de la cigarette électronique parmi la population jeune en Angleterre ne semble pas être associée à des augmentations de la prévalence tabagique ».

En 2023 encore, l’ASH, principale organisation antitabac de Grande-Bretagne, publiait un « briseur de mythe » dans lequel figurait bien évidemment l’effet passerelle, réfuté par de nombreuses publications sourcées.

Pour la communauté scientifique, l’effet passerelle tient donc bel et bien de l’ordre du mythe. Il n’existe que pour servir les discours et les intérêts des anti-vape et de leurs politiques restrictives. Comme continuent de l’affirmer les experts, dont le médecin et pneumologue français Bertrand Dautzenberg, l’effet passerelle est une crainte, non un fait.

Il est donc temps que nos décideurs politiques commencent enfin à s’intéresser à de telles études, avant d’user d’arguments faussés pour justifier leurs mesures prohibitionnistes. Via la plateforme jesuisvapoteur.org, vous avez la possibilité de les interpeller et de leur apporter la juste information : non, vapoter ne conduit pas à fumer. Au contraire, la vape est une solution viable et efficace, tant dans la réduction des risques que dans celle du sevrage tabagique !

 

Sources :

Étude internationale NIHR : Pesola F, Phillips-Waller A, Beard E, Shahab L, Sweanor D, Jarvis M & Hajek P. Effects of reduced-risk nicotine-delivery products on smoking prevalence and cigarette sales: an observational study. Public Health Res 2023;11(7) DOI : https://doi.org/10.3310/RPDN7327
URL : https://www.journalslibrary.nihr.ac.uk/phr/RPDN7327/#/abstract

Étude INSERM : Chyderiotis S, Benmarhnia T, Beck F, Spilka S, Legleye S. Does e-cigarette experimentation increase the transition to daily smoking among young ever-smokers in France ? Drug and Alcohol Dependence, Vol. 208, 2020. DOI : https://doi.org/10.1016/j.drugalcdep.2020.107853.

Étude anglaise du département de la santé et du soin : Beard E, Brown J, Shahab L. Association of quartely prevalence of e-cigarette use with ever regular smoking among young adults in England : a time-series analysis between 2007 ans 2018. Addiction, Vol.117(8), 2022.
DOI : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/add.15838

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