À Hong Kong, une nouvelle loi anti vapotage se profile. En plus d’interdire la vente, la fabrication ou encore la possession et l’importation de cigarettes électroniques à des fins commerciales depuis 2022, cette région administrative spéciale de Chine entend désormais bannir la vape des lieux publics. Et plus encore dans les années à venir. Explication.
Une loi d’interdiction du vapotage dans les lieux publics à Hong Kong
La loi de 2022 concernant l’interdiction de vendre, de fabriquer ou encore d’importer ou de posséder des produits du vapotage à des fins commerciales à Hong Kong ne semble pas suffisante pour le gouvernement. Dans le cadre de son plan de lutte anti tabac, la région renforce ses mesures contre tous les produits nicotinés sans exception, combustion ou non. En 2024, Eddie Lee, le secrétaire adjoint à la Santé, déclarait déjà :
“Il est temps d’interdire toutes les formes de possession de produits d’alternative au tabagisme, y compris pour l’usage personnel”
La nouvelle loi hongkongaise, prévue pour une entrée en vigueur d’ici mi-2026, bannit ainsi le vapotage des lieux publics. La raison énoncée, en l’absence de toute vraie preuve sur la dangerosité de l’aérosol ? “La protection de la jeunesse”. Véritable passe-partout pour les gouvernements actuels qui souhaitent clore tout débat.
Sur le chemin de la prohibition
Et là n’est que la première étape explique Lo Chung-mau, le secrétaire local à la Santé. Une façon de forcer la population à s’habituer à ne pouvoir ni posséder ni utiliser une vapoteuse. À l’extérieur d’abord, puis de manière plus générale :
“Une fois que tout le monde se sera habitué à l’interdiction, nous la mettrons en œuvre partout. Nous interdirons tous les produits d’alternative au tabagisme”
Actuellement, les vapoteurs ont encore la possibilité de s’approvisionner en dehors de Hong Kong, pour leur usage personnel. Bientôt, ils ne pourront plus vapoter dans les lieux publics. Jusqu’à ne plus pouvoir le faire du tout, même dans leur sphère privée. Pas à pas, la prohibition fait son nid.
Pourtant, si le gouvernement hongkongais regardait autour de lui, il verrait à quel point il est difficile de tenir ses objectifs avec une telle stratégie. D’ici la fin de l’année 2025, la région s’est en effet engagée à atteindre 7,8 % de tabagisme, soit le réduire d’1,3 points par rapport à 2023 (9,1 %). En interdisant progressivement le vapotage, Hong Kong risque seulement de faire regagner du terrain à la cigarette, en plus de voir s’installer un dangereux marché noir. Comme cela s’est déjà vu aux États-Unis.
Le docteur Colin Mendelsohn l’a également brillamment démontré, en comparant la méthode prohibitionniste de l’Australie et celle, bien plus pragmatique, de la Nouvelle-Zélande. Agir efficacement contre le tabagisme ne peut se faire sans les produits de réduction des risques. Demander à un fumeur d’arrêter sans lui laisser la liberté de se tourner vers des alternatives moins risquées est non seulement irréaliste, mais profondément irresponsable.